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JACK

Homme de qualité, magnifié par les événements, Jack Layton laisse un grand vide. Comme pour tous ceux partis trop tôt, on dresse le bilan de sa carrière.

Son courage et sa détermination durant la dernière année ont mis sous la loupe ses valeurs. On a découvert un homme authentique. Son optimisme, qui avait amusé bien des commentateurs, est devenu un antidote au cynisme. Il laisse en héritage un modèle d’authenticité et la possibilité à ceux qui le suivront dans l’arène politique de parler d’espoir.

Il y aura beaucoup de volatilité pour le NPD au cours des prochains mois. La course à la chefferie, qui devrait s’entamer rapidement si on répond aux dernières volontés de Jack Layton, mettra en lumière des nouveaux visages. La question n’est pas de savoir si le parti survivra à Jack Layton –, il a survécu à son fondateur Tommy Douglas –, mais plutôt s’il ressemblera à ce qu’il était sans lui? Avec 50 ans d’histoire, dont 8 sous la gouverne de Jack, le NPD a connu un parcours en dents de scie. Avant l’élection de mai dernier, les meilleurs résultats avaient été obtenus sous Ed Broadbent en 1988. Après son départ, la formation politique avait connu un passage à vide, ne récoltant que quelques sièges.

Chaque parti politique, bien qu’ancré dans des valeurs, est grandement teinté par celui qui le dirige. Au lendemain de la dernière élection, Jack Layton savait qu’il devrait, avec son équipe, passer le test de la crédibilité. Après son départ, le défi s’annonce double. Non seulement il faudra assumer le rôle de l’opposition officielle, qu’on sait ingrat – parlez-en à Pauline Marois, à Mario Dumont ou à Stéphane Dion –, mais on devra aussi s’adapter à la personnalité d’un nouveau chef.

Depuis sa création, le NPD n’était pas parvenu à capter le cœur des Canadiens. Dans les années 1980, Ed Broadbent avait certes amené le parti à un certain niveau, mais le changement de chef l’avait fait retomber. Jack Layton lui a fait passer une nouvelle étape.

Comme bien des légendes, il est parti en laissant une œuvre inachevée. Il représente le potentiel d’une promesse. Reste à voir si ses dernières paroles nous inspireront plus d’un instant, si, comme celles de Kennedy, elles sauront transcender les allégeances politiques et durer. «Mes amis, l’amour est cent fois meilleur que la haine. L’espoir est meilleur que la peur. L’optimisme est meilleur que le désespoir. Alors, aimons, gardons espoir et restons optimistes. Et nous changerons le monde.»

– Les opinions exprimées dans cette tribune ne sont pas nécessairement celles de Métro.

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