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Une occasion de changer?

La rencontre de la zone euro pour sauver la Grèce et les tractations du Congrès américain pour relever le plafond de la dette mobilisent l’attention avec raison. L’endettement des États frappe et frappe fort. On a vécu au-dessus de nos moyens, il faut maintenant payer la facture. Le problème ne date pas d’hier, mais on peut se demander si ce nouvel épisode amènera de nouvelles façons de gérer et de penser les finances publiques.

Certains portent le message de réduction de la dette par dogmatisme. Ils veulent réduire la taille de l’État pour moins d’État. D’autres le prônent par pragmatisme pour assurer la prestation des services publics à long terme. Car derrière cette réalité politico-économique, il y a des gens qui attendent, à juste titre, la livraison de services pour lesquels ils ont payé des impôts.

Dans la foulée de cette crise de la dette, il s’en trouve pour proposer de nouvelles façons de voir les choses. En Grèce, on veut repenser l’État, son rôle, son intervention. On se dit que ce revers de fortune peut être une occasion de se relancer. Des députés européens veulent un nouvel outil pour mesurer la richesse des États, jugeant le PIB dépassé.

La question qui demeure est de savoir ce qu’il restera de toutes ces idées une fois l’urgence passée. D’une crise à l’autre, il est difficile de croire que des modifications en profondeur sont possibles. Il est difficile d’apprendre collectivement, le naturel revient rapidement au galop. On veut plus de services de l’État, mais moins d’impôts. Comme électeurs, on ne fait pas non plus les choix difficiles.

À la sortie de la crise financière, les dirigeants du G-8 avaient convenu de revoir les pratiques afin de sortir d’une économie de spéculation pour revenir à une économie d’entrepreneurs. Les années ont passé et, finalement, peu de changements sont perceptibles. L’Argentine, qui a connu une crise importante au tournant des années 2000, bénéficie de la force des ressources premières, mais figure toujours parmi les États fragiles. La vision à long terme cède souvent, trop souvent, le pas à l’immédiat.

La situation est inquiétante. Malheureusement, tous les arguments valaient mieux que de faire des choix difficiles pour réduire la dette. Le ratio dettePIB se portait bien, alors pourquoi mettre en place un plan de remboursement? Aujourd’hui, la sonnette d’alarme se fait entendre. Il serait temps de repenser notre modèle… pour nous donner une marge de manœuvre aujourd’hui et à l’avenir. Le Québec n’y échappera pas.

– Les opinions exprimées dans cette tribune ne sont pas nécessairement celles de Métro.

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