La théorie de l'atome PQ
Certains avaient prédit un été calme pour Pauline Marois. Après toute l’agitation de juin, tout ce beau monde partirait en vacances, non? Depuis quelques jours, même si l’actualité transpire le mot canicule, des voix discordantes se font entendre dans la famille souverainiste.
Un groupe d’anciens députés du PQ se réunit dans Charlevoix pour discuter de stratégie… Louise Beaudoin a beau dire que ce choix n’a rien à voir avec le fait qu’il s’agit de la circonscription de Mme Marois, ce choix demeure tout de même très symbolique.
Une tendance semble maintenant se dessiner de plus en plus clairement. Le noyau du Parti québécois ne parvient plus à retenir ses éléments. L’atome PQ ne parvient plus à retenir en place ses électrons. On le sait, la liste des démissionnaires n’a cessé de s’allonger pour atteindre son apogée à la fin de la récente session parlementaire. Cet été, la bisbille couve et risque de repartir de plus belle à l’automne. Déjà, certains élus déchirent leur chemise sur la place publique.
Les récentes révélations sur les courriels du député de Verchères et les échanges par médias interposés qui ont suivi illustrent le malaise profond qui règne dans la for-mation politique formant l’opposition officielle. Stéphane Bergeron a beau répéter qu’il appuie Pauline Marois, reste qu’il a pris la peine d’écrire qu’elle n’était plus crédible. Toutefois, le député de L’Assomption ne paraît guère mieux en traitant de traîtres et d’opportunistes ceux qui quittent le navire. A-t-il oublié qu’il était chef du Parti vert avant de devenir péquiste pour se faire élire?
Pendant ce temps, d’autres s’organisent. D’un côté, François Legault semble avoir un certain pouvoir d’attraction sur plusieurs avec un projet autre que souverainiste. Maintenant, le groupe des quatre démissionnaires de juin dit préparer sa rentrée parlementaire de l’automne, tout en demeurant formé d’électrons libres. S’y ajoute maintenant Camil Bouchard, qui avait quitté la politique par désillusion. Aussi, bien qu’il ne soit pas question pour l’instant de la création d’un nouveau parti politique, Pierre Curzi, Louise Beaudoin, Lisette Lapointe et Jean-Martin Aussant pourraient facilement aller chercher des membres du PQ en grugeant des appuis chez les souverainistes pressés.
Le dilemme de l’été pour Pauline Marois est donc le suivant : que doit-elle faire pour retenir ceux qui disent partir parce que le discours souverainiste n’est pas assez présent, alors que d’autres le font parce qu’il le serait trop? Vous en conviendrez, ce n’est pas simple comme réflexion estivale…
– Les opinions exprimées dans cette tribune ne sont pas nécessairement celles de Métro.