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La brèche dans le Parti libéral du Québec?

Dans le dossier de l’enquête publique sur l’industrie de la construction, des brèches commencent peu à peu à paraître dans la fondation en béton du Parti libéral du Québec.

L e Parti libéral n’est pas le PQ. On le connaît pour la grande discipline de ses membres. Comme l’ont dit plusieurs ministres, ce qui se passe dans la chambre des joueurs y reste. Il faut se souvenir du silence qui avait régné l’an dernier lors de la proposition d’un membre de discuter de la possible tenue d’une commission d’enquête… On aurait pu entendre une mouche voler.

Le ras-le-bol serait-il en train d’avoir raison de la légendaire discipline des libéraux?

Cette semaine, Monique Jérome-Forget a été la première à jeter un pavé dans la mare. En entrevue au Devoir, elle a affirmé que le lobby des grandes firmes de génie-conseil avait gagné la bataille des PPP, contribuant ainsi à alimenter la thèse de l’emprise en haut lieu de ces entreprises.

Ceux qui ont vu La conquête, le film rapportant la quête du pouvoir de Sarkozy en France, comprennent l’importance du rédacteur de discours d’un premier ministre. Patrice Servant l’aura été pendant près de 10 ans pour Jean Charest ; ce n’est pas rien. Près d’une décennie à mettre en mots et à développer des images pour communiquer les messages de son chef. Lui qui aura contribué à composer la signature, la marque de Jean Charest, a décidé de ne plus faire partie de l’alignement.  

Il aurait pu dire qu’il partait, comme le laisse entendre Jean Charest, pour aller se ressourcer après de longues années de service. Non, il aura eu le courage de dire
qu’il ne pouvait plus tenir la ligne. On comprend que, comme bien des Québécois, il considère comme essentiel le besoin d’assainir l’air ambiant.

Dans une rare entrevue, Ronald Poupart, ancien chef de cabinet de Jean Charest, plonge aussi. Il espère une véritable réponse sur la tenue d’une commission d’enquête. Son intervention a d’autant plus de poids qu’il est intimement associé à l’héritage de Robert Bourassa.

Depuis quelques jours, les sorties s’accumulent. Jean Charest comprend maintenant qu’il faut laisser sortir la pression. La fameuse phrase du gouvernement – «on veut voir les criminels en prison, pas à la télévision» – ne convainc même plus les plus militants. Le sujet tabou sera donc abordé au prochain congrès des membres, qui se déroulera à la fin du mois. Les 2 000 militants pourront se vider le cœur. Parions qu’ils le feront avec la plus grande des retenues… à moins que le gouvernement n’ait déjà plié et annoncé la tenue d’une commission d’enquête. Autrement, le débat se poursuivra.  

– Les opinions exprimées dans cette tribune ne sont pas nécessairement celles de Métro.

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