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Une politique contre l’itinérance en cinq axes

Le couvre-feu inapplicable aux itinérants
Photo: Yves Provencher/Métro

La première politique nationale de lutte à l’itinérance, dévoilée jeudi par le gouvernement du Québec, guidera les actions futures pour prévenir et contrer ce problème dans l’ensemble du Québec.

«Cette politique est essentielle pour savoir où on s’en va et pour former un point de ralliement de toutes les forces de luttes contre l’itinérance», a fait valoir Véronique Hivon, ministre déléguée aux Services sociaux et à la Protection de la jeunesse.

La politique s’articule autour de cinq axes d’actions prioritaires, soit le logement, les services de santé et les services sociaux, le revenu, l’éducation et la cohabitation sociale. Le logement est la clé centrale de cette lutte, selon Mme Hivon. «Ça veut dire augmenter le nombre de logements abordables, sécuritaires, salubres, a affirmé la ministre. Ça veut dire faire le maximum pour amener la personne vers le logement en s’occupant des éléments de sa vie qui font en sorte qu’elle peut s’y refuser et en l’accompagnant une fois qu’elle a intégré son nouvel espace de vie.»

La politique établit également qu’il est nécessaire de prévenir les situations d’itinérance en intensifiant les différents programmes de détection précoce en matière de santé mentale et d’amener les services de santé vers les itinérants, dans leur milieu, comme dans les métros et les refuges.

Bien que les actions concrètes et les investissements soient absents, cette politique sera la base d’un plan d’action sur cinq ans que le gouvernement prévoit rendre public dans les prochains mois. Mme Hivon a aussi rappelé que le dernier budget prévoyait 46M$ pour la construction de 500 logements réservés aux sans-abris, de même qu’une enveloppe de 6M$ pour des services en santé et services sociaux les ciblant.

La politique nationale en itinérance a suscité beaucoup de réactions positives de la part d’acteurs du milieu, qui ont toutefois bien hâte que des mesures concrètes soient annoncées.

Pour le Réseau solidarité itinérance du Québec et le Réseau d’aide aux personnes seules et itinérantes de Montréal (RAPSIM), cette politique est une demande depuis huit ans et représente un gain majeur. Ces organismes, tout comme l’Association des centres de réadaptation de dépendance du Québec, l’Ordre des travailleurs sociaux et des thérapeutes conjugaux et familiaux du Québec, le CSSS Jeanne-Mance, le PAS de la rue et le Front d’action populaire en réaménagement urbain (FRAPRU), ont affirmé qu’il était nécessaire d’adopter une stratégie globale, cohérente et concertée pour guider les actions futures de lutte contre l’itinérance.

Ils appellent toutefois le gouvernement à annoncer rapidement leur plan d’action dès le printemps. «On s’attend à des investissements soutenus sur plusieurs années et sur plusieurs plans», a affirmé Pierre Gaudreau, coordonnateur du RAPSIM.

«La politique doit être plus qu’une coquille vide et, pour ce faire, elle doit être rapidement suivie d’un plan d’action ambitieux, a pour sa part réagit François Saillant, coordonnateur du FRAPRU. Sur l’enjeu du logement, nous réclamons que le gouvernement aille bien au-delà des 500 logements sociaux pour personnes itinérantes prévus dans le budget électoral présenté le 20 février.»

Une critique plus forte est venue de la porte-parole libérale en matière de services sociaux, Stéphanie Vallée. «Dans le fond, ce que la ministre dit, c’est: attendez, on va avoir un plan d’action plus tard. Pourquoi n’a-t-elle pas fait de plan d’action tout de suite?»

«C’est les mêmes orientations qu’on avait en tête, a pour sa part Monique Vallée, responsable de l’itinérance au comité exécutif de la Ville de Montréal. On s’en va dans la bonne direction.»

De son côté, la Commission des droits de la personne a demandé que le gouvernement la consulte et tienne compte de ses avis et de ses recommandations lorsqu’il élaborera son plan d’action.

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