Jusqu’à 500 observateurs canadiens en Ukraine
OTTAWA – Le Canada dépêchera jusqu’à 500 observateurs en Ukraine le mois prochain pour surveiller l’élection présidentielle, a indiqué mercredi le premier ministre Stephen Harper.
La mission d’observation électorale canadienne doit compter jusqu’à 338 observateurs pour cette élection présidentielle. Un autre contingent d’environ 150 observateurs et 12 parlementaires canadiens doit se joindre à une mission d’observation électorale de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE).
M. Harper a affirmé que ces mesures contribueront à veiller à ce que la prochaine élection soit «équitable», et à ce que «la démocratie et la gouvernance soient les pierres angulaires du nouveau gouvernement».
Le gouvernement du Canada a fait état d’une somme de 11 millions $ pour couvrir les coûts de ces initiatives.
L’élection est prévue le 25 mai en Ukraine, dans un contexte d’inquiétudes croissantes à l’égard des tensions séparatistes dans l’est du pays.
M. Harper a déclaré que le Canada continuerait de veiller à ce que les Ukrainiens «soient libres d’exercer leurs droits souverains et de choisir un dirigeant sans subir de coercition ni d’intimidation».
La Russie a officiellement annexé la Crimée le mois dernier, et plusieurs craignent que Moscou ait des visées ailleurs en Ukraine.
M. Harper a adopté la ligne dure contre le président russe Vladimir Poutine, affirmant que son régime représentait une menace à la paix mondiale.
Le Canada a imposé nombre de sanctions politiques et économiques contre la Russie. Il a aussi promis un soutien aux efforts pour stabiliser l’économie ukrainienne.
Mardi, la Russie a expulsé une diplomate de l’ambassade du Canada à Moscou, en guise de représailles après l’expulsion d’un attaché militaire russe en poste à Ottawa.
L’opposition veut les détails sur les CF-18
Par ailleurs, l’opposition à Ottawa veut savoir où les chasseurs CF-18 du Canada seront mis à contribution en Europe de l’Est, et comment ils seront utilisés, alors que les tensions s’accentuent dans la région.
Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergeï Lavrov, a affirmé mercredi que Moscou répondrait fermement si ses citoyens ou ses intérêts étaient attaqués en Ukraine.
La semaine dernière, Ottawa a annoncé que le Canada contribuerait six CF-18 dans le cadre d’une force de l’OTAN, sans spécifier si les avions de combat se joindraient à des patrouilles au-dessus de la mer Baltique — destinées à rassurer des pays tels que l’Estonie et la Lituanie —, ou s’ils survoleront la frontière entre la Pologne et l’Ukraine.
Le porte-parole néo-démocrate en matière de défense, Jack Harris, a soutenu mercredi que la population était en droit de connaître les modalités de l’opération, étant donné la gravité de la situation.
Les éléments principaux d’une brigade américaine de parachutistes — composée d’environ 150 soldats — ont commencé à débarquer mercredi en Pologne pour prendre part à des exercices militaires, qui impliqueront des munitions chargées, selon des médias américains.
Le Canada s’est engagé à prendre part — aux côtés d’autres alliés — à un exercice militaire en Ukraine cet été, mais le gouvernement ne s’est pas avancé sur l’ampleur de l’implication du Canada dans cet exercice.