Pour une stratégie nationale de l’énergie
La rencontre du Conseil de la fédération qui se tenait à Charlottetown la semaine dernière a pris fin samedi avec plusieurs engagements de la part des premiers ministres des provinces et des territoires. Parmi eux figure celui de doter le pays d’une nouvelle stratégie nationale de l’énergie.
Ce projet a d’abord été présenté par le gouvernement de Stephen Harper, en collaboration avec le gouvernement de l’Alberta, lors de la rencontre des ministres de l’Énergie de Kananaskis, en 2011. Les ministres avaient été invités à aller visiter les merveilleux sables bitumineux de l’Alberta… La ministre québécoise des Ressources naturelles du Québec avait eu la très bonne idée de passer son tour.
J’ai d’ailleurs assisté à la rencontre du Conseil où cette stratégie avait été présentée. À l’époque, le gouvernement de Jean Charest au Québec et celui de Dalton McGuinty en Ontario avaient réussi à rallier d’autres provinces contre cette offensive pro-pétrole.
Le projet a ensuite été mis sur la glace quelques années, pour ensuite revenir à l’avant-scène il y a deux ans, cette fois-ci porté par Terre-Neuve, la Saskatchewan et l’Alberta.
Le gouvernement du Québec, sous Pauline Marois, avait alors décidé, pour des raisons évidentes, de ne plus s’impliquer dans ces discussions. L’Ontario avait la tête ailleurs, le gouvernement de Kathleen Wynne formant un gouvernement minoritaire.
La nouvelle alliance Québec-Ontario dont je vous parlais la semaine dernière a permis de faire dérailler le projet albertain-terre-neuvien qui devait être adopté la semaine dernière.
Au lieu de la proposition «tout-au-pétrole», le communiqué final présenté vendredi dernier parle de la question du climat, de la nécessité de mettre un prix sur les émissions de GES, comme le font la Colombie-Britannique et le Québec, et même de chercher à mieux comprendre comment la lutte aux changements climatiques peut servir de levier économique.
De plus, Philippe Couillard a annoncé la tenue au Québec, l’an prochain, d’une rencontre des premiers ministres qui portera spécifiquement sur la question des changements climatiques.
Bref, il faut se réjouir de ce revirement et saluer le fait que le Québec, ainsi que d’autres provinces, a décidé de remettre le climat à l’ordre du jour.