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Le marché du carbone pour financer le transport en commun

Photo: Yves Provencher/Métro

Les deux tiers des revenus tirés du marché du carbone devraient être investis dans le transport en commun, d’après TRANSIT, l’alliance pour le financement des transports collectifs au Québec.

Pas moins de 200M$ de plus par année pourraient ainsi être consacrés à l’entretien et au développement des services d’autobus, de train de banlieue et du métro de Montréal, croit le regroupement d’organisations qui promeut le transport en commun, et les municipalités n’auraient pas à verser un montant équivalent. D’après les estimations gouvernementales, plus de 3G$ seront générés d’ici 2020 grâce aux droits d’émissions de gaz à effet de serre que devront assumer les entreprises polluantes du Québec.

«Les projets pourraient démarrer très rapidement et les services de transport en commun pourraient être améliorés dès l’année prochaine», a indiqué mercredi le directeur général de Vivre en ville, Christian Savard.

Ces sommes supplémentaires s’ajouteraient à celles prévues au Programme d’aide gouvernementale à l’amélioration des services de transport en commun (PAGASTC). Celui-ci stipule que 200M$, provenant à parts égales de Québec et des municipalités, seront injectés à chaque année jusqu’à 2020 dans les réseaux de transport en commun. D’autres sommes seront disponibles en 2019-2020.

Avec des budgets plus élevés, le taux de réalisation des projets devrait aussi être relevé, croit TRANSIT. Environ 60% des projets de transport en commun inscrits au Plan québécois d’infrastructures se concrétisent. Cette proportion devrait être relevée à au mois 80%, d’après TRANSIT.

«Il y a de l’argent et il faut le prendre», a insisté la directrice générale du Conseil régional de l’environnement de Montréal, Coralie Deny. Elle a proposé que les projets de transport devraient être «enchâssés» dans la loi et les règlements municipaux par le biais d’ententes-cadres. «Il faut s’assurer que ces projets [de transport en commun] survivent aux changements politiques, a dit Mme Deny. On fait beaucoup d’annonces, mais personne n’est pressée de couper des rubans.»

TRANSIT croit qu’il y a urgence d’agir pour maintenir la croissance de l’achalandage des transports en commun et rehausser le taux de satisfaction. «[Avec nos propositions], on peut avoir accès à de l’argent sans nouvelle taxe, a dit Christian Savard. On peut [aussi] donner un coup de fouet nécessaire pour rapidement améliorer l’offre de transport collectif et donner de l’oxygène aux villes.»

Le ministre des Transports, Robert Poëti, s’est déjà dit préoccupé par le faible taux de réalisation des projets de transport en commun. Il doit participer jeudi au colloque de l’Association du transport urbain du Québec qui porte sur le financement du transport en commun.

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