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Français au cégep: Bolduc s'explique

Photo: Jacques Boissinot/La Presse Canadienne

QUÉBEC – L’épreuve uniforme de français au cégep sera maintenue, a assuré mardi le ministre de l’Éducation, Yves Bolduc.

En point de presse à l’entrée d’une réunion du caucus, le ministre a aussi affirmé que les critères de qualité de l’épreuve et la grille de correction demeureront les mêmes. Il a cependant admis que des exceptions pourraient être prévues dans certains cas très particuliers, notamment pour des élèves atteints de dyslexie _ difficulté de lecture _ ou de dysgraphie _ difficulté d’écriture.

«L’épreuve de français va être maintenue, il n’y aura pas de diminution au niveau des critères de qualité et au niveau de la correction. Ce que j’ai dit, c’est qu’on allait apporter plus de soutien aux élèves et s’il y a des élèves qui ont des difficultés particulières, par exemple un enfant avec une dyslexie importante, il faudrait à ce moment-là en tenir compte. Mais on va attendre les recommandations des experts à ce niveau-là», a déclaré le ministre.

Les élèves aux prises avec une dyslexie sévère forment un «très, très faible pourcentage» de la cohorte étudiante, a précisé le ministre. Pour ces derniers, «il pourrait y avoir un comité d’experts qui nous disent que dans ce cas-là, on devrait lui accorder son diplôme», a-t-il dit.

M. Bolduc s’est retrouvé de nouveau au centre de la controverse ces derniers jours après avoir laissé planer le doute sur le maintien de l’épreuve uniforme de français, un examen obligatoire pour l’obtention du diplôme collégial. Un récent rapport sur l’offre de formation collégiale révélait que 15 pour cent des étudiants échouent à l’épreuve uniforme de français. D’après l’auteur du rapport, Guy Demers, cette difficulté «condamne» plus de 1000 étudiants par année à terminer plusieurs années d’études sans diplôme.

Le Parti québécois est aussitôt monté aux barricades, craignant que le ministre Bolduc ne donne suite au rapport Demers en mettant l’épreuve de français de côté.

La porte-parole du PQ en matière d’enseignement supérieur, Véronique Hivon, a reproché à M. Bolduc de «dévaloriser» la langue française auprès des cégépiens et d’ouvrir la voie à la «diplomation au rabais».

«Est-ce qu’on veut baisser les bras et dire: Wow, on a un taux presque record d’analphabétisme, continuons dans cette voie, on va être les champions de l’analphabétisme au Québec. C’est exactement l’inverse qu’il faut faire. Il n’y a personne qui va me convaincre aujourd’hui que le français, la maîtrise de sa langue, de l’expression de sa langue, de la langue commune au Québec, ne devraient pas être valorisés», a-t-elle lancé lors d’une rencontre avec les médias.

Accusé en Chambre de vouloir abaisser les exigences pour accroître artificiellement le taux de réussite collégiale, le ministre Bolduc a répliqué en faisant appel à «la compassion» des parlementaires auprès des étudiants les plus en difficultés.

«C’est de la compassion, qu’on a besoin, a argué M. Bolduc. Ce n’est pas (pour) les 1000 étudiants qui ne passent pas, c’est pour l’exception de l’exception. Et, à ce moment-là, il pourrait y avoir une mesure spéciale telle qu’une évaluation par un comité d’experts. J’appelle à la compassion ici, à l’Assemblée nationale».

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