Les scientifiques à la rescousse du Canada

La semaine dernière, une soixantaine d’universitaires ont rendu public un document intitulé Agir sur les changements climatiques: solutions d’universitaires canadiens et canadiennes. Ces spécialistes proviennent de toutes les provinces et rassemblent des expertises allant des sciences sociales à l’ingénierie, en passant par la biologie.

Face à un gouvernement canadien qui a abdiqué ses responsabilités dans la lutte aux changements climatiques, ils ont décidé de préparer leur propre plan d’action, un plan qui compte entre autres une section sur l’adaptation aux changements climatiques, en d’autres mots, sur la manière de rendre notre pays plus résilient.

Le constat qu’ils font par rapport à la situation actuelle à Ottawa? «L’absence de leadership dans le dossier des changements climatiques a donné lieu à l’émergence d’un ensemble hétéroclite de politiques provinciales, chacune traitant du dossier selon ses priorités et à sa façon.»

Ces universitaires proposent que le Canada adopte notamment les objectifs suivants afin de faire face à la menace climatique:

– s’assurer que toute l’électricité au pays soit obtenue de sources émettant peu de gaz à effet de serre (GES) d’ici 2035;
– se donner une cible de réduction de 80% des GES d’ici 2050; – emboîter le pas aux États-Unis et adopter une cible de réduction des émissions des GES de 26% ou de 28% d’ici 2025 par rapport au niveau de 2005.

Pour y arriver, nous comptons déjà certains acquis. Dans une proportion de 26,6%, nos sources d’énergie émettent peu de GES, ce qui est au-dessus de la moyenne mondiale de 18,3% mais loin, loin derrière certains pays comme la Suède, où ce pourcentage est de 68%!

Comment y parvenir?
Il faut mettre un frein à l’étalement urbain, augmenter la densité d’occupation du territoire et rapprocher les services de la population, de manière à réduire la dépendance à l’automobile.

Il faut augmenter de façon importante les normes de construction écologiques, à l’image par exemple de la Maison du développement durable.

Notre économie doit également prendre un virage vert et devenir plus sobre en carbone, et cela doit notamment passer par la mise en place, à l’échelle canadienne, d’un prix sur le carbone.

Pour toute personne qui s’intéresse un tant soit peu à la question des changements climatiques, ce document est un incontournable, et nous pouvons remercier ceux et celles qui l’ont préparé.