Indépendance: Ouellet interpelle Péladeau
QUÉBEC – Martine Ouellet veut en finir avec le discours «flou, mou et ambigu» de Pierre Karl Péladeau sur l’indépendance.
La candidate à la direction du Parti québécois entend forcer son adversaire à se commettre clairement sur cette question, jeudi soir, à l’occasion du troisième débat officiel de la campagne au leadership qui se tiendra sous les thèmes: indépendance et parti, éducation et recherche.
Sur le plan de la souveraineté, la députée de Vachon juge que M. Péladeau ne peut plus se cantonner dans le «flou artistique» qui a caractérisé, selon elle, le discours péquiste au cours des dernières années.
«Ce serait important qu’il précise sa position parce que pour l’instant, il est dans la continuité de ce qu’on a fait dans les 10, 15 dernières années et qui nous a conduit au résultat du 7 avril. Il est exactement dans le statu quo, exactement dans la stratégie de la gouvernance souverainiste», a-t-elle dit.
En outre, Mme Ouellet déplore le refus du député de Saint-Jérôme de prendre position sur l’échéancier référendaire ou de prendre un engagement ferme pour réaliser l’indépendance dans le premier mandat d’un nouveau gouvernement péquiste.
«On ne sait pas s’il veut réaliser l’indépendance dans le premier mandat, il ne veut pas prendre position avant 2018, a-t-elle soulevé. Ça prend un sérieux coup de barre, il faut sortir de ce discours flou, mou et ambigu, pour avoir un discours clair, un plan très clair pour réaliser l’indépendance.»
Mme Ouellet s’est engagée formellement à tenir un référendum sur l’indépendance du Québec dès le retour au pouvoir du PQ. Elle estime que le débat de jeudi soir sera «un moment important» pour permettre aux membres du PQ de «voir les différences» et de faire un choix mieux éclairé.
Son rival dans la course et député de Lac-Saint-Jean, Alexandre Cloutier, abonde dans le même sens. Il pense que M. Péladeau doit lever le voile sur ses intentions.
«Ce soir, ce sera l’occasion pour nous de poser davantage de questions sur sa démarche. Je vais demander à M. Péladeau de nous clarifier ses intentions, qu’est-ce qu’il va faire à chaque année, comment il va mesurer les actions qu’il pose», a-t-il dit.
Sans échéancier référendaire, sans feuille de route, la mobilisation s’essouffle, a retenu M. Cloutier de son expérience dans les différents comités du PQ sur la souveraineté.
Le jeune parlementaire souhaite déclencher un référendum dans un premier mandat péquiste à condition d’avoir obtenu l’appui d’au moins un million de Québécois ayant signé un registre officiel.
M. Cloutier et Bernard Drainville ne sont plus les seuls à penser que la course est beaucoup plus serrée que ne le laissent croire les sondages.
Mme Ouellet affirme elle aussi que son «pointage» interne donne à penser qu’un deuxième tour de vote sera nécessaire pour départager les candidats le mois prochain.
«Pour nous ça s’enligne sur un deuxième tour», a dit Mme Ouellet sans préciser davantage.
Seule femme aspirante à diriger le PQ, Mme Ouellet n’a récolté aucun appui dans le caucus de sa formation politique.