De quel affront parle-t-il?
Depuis qu’il a été élu, j’ai écrit tout le bien que je pensais de Denis Coderre et admiré sans réserve sa manière d’avoir remis Montréal sur les rails. J’ai aussi parlé de sa propension à courir les kodaks et les micros; ça fait partie du personnage, et il est lui-même le premier à le reconnaître.
Quand il part en mission de reconquête dans les bureaux du baseball majeur à New York, je suis moins sûr de son réalisme, mais bon, un enthousiaste de son calibre a le droit de fantasmer. On l’a vu dans le passé, un maire qui cesse de rêver pour sa ville est aussi bien de laisser sa place à un autre. À cet égard, soyez sans crainte, le maire Coderre n’est pas à la veille de céder son siège à qui que ce soit même dans un lointain avenir.
Là où il m’inquiète, cependant, c’est quand il dit avoir honte de l’affront que Montréal a supposément fait à Guy Laliberté en 2006 quand le projet conjoint de Loto-Québec et du Cirque du Soleil à Pointe-Saint-Charles a avorté. Minute, là : avoir honte de quoi au juste? Qui nous dit que ce projet de 1,2 milliard (financé à 85 % par l’État en passant…) aurait été rentable? Quand on regarde l’état des choses du côté du casino actuel, on est en droit d’avoir un doute. Un gros doute…
Qu’un maire ait envie de brasser des affaires avec le fondateur du Cirque en lui ouvrant les berges de l’île Sainte-Hélène est une chose. Mais qu’il se fasse pour réparer un pseudo-affront au nom d’une population qui a salué 1 000 fois les accomplissements du Cirque et qui a acheté des billets à la tonne pour assister à ses spectacles… y a quand même une marge. Une maudite marge.
Montréal ne doit rien d’autre à Guy Laliberté et au Cirque du Soleil que sa reconnaissance éternelle, ce qui leur est acquis depuis longtemps. Mais pour la dette d’honneur, là, va falloir se calmer…
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Dimanche après-midi, en plein Quartier des spectacles. Suis tombé sur un terrain vague, angle Sainte-Catherine Ouest et de Bleury. Puisque le grillage était ouvert, j’en ai profité pour retourner au Spectrum. Au moment où j’allais monter sur la scène de notre patrimoine disparu, j’ai été fouetté par plein de souvenirs. C’est d’ailleurs tout ce qui reste. Des souvenirs. Et quelques marches…
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François Bugingo a livré sa réplique. Une excuse du bout des doigts, une justification sans trop de sens. On devra donc malheureusement s’en tenir à notre première perception : un cas d’enflure. Non, il n’y a pas eu mort d’homme. Seulement le suicide professionnel d’un journaliste. En passant, aux bienveillants qui ont traité de racistes ceux qui ont osé commenter la chose, votre mauvaise foi fut bien laide à lire. Dire que tout cela ne serait pas arrivé si l’auteur de son malheur n’avait pas lui-même dérapé…