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Différend public entre Andrew Coyne et le Post

Rédaction - La Presse Canadienne

TORONTO — Le journaliste politique Andrew Coyne abandonne ses fonctions de responsable des pages éditoriales et d’opinions au National Post, à cause d’un «différend professionnel» avec la direction du quotidien canadien.

Dans une série de messages sur son compte Twitter, lundi, M. Coyne indique cependant qu’il demeure chroniqueur («columnist») au sein du quotidien.

La semaine dernière, le journaliste voulait, dans sa chronique, aller à l’encontre de la «ligne du journal», en souhaitant exprimer son soutien à un autre parti que celui appuyé par la direction du National Post, le Parti conservateur. Sa chronique n’a jamais été publiée. Il a écrit plus tard sur Twitter qu’il souhaitait appuyer le candidat néo-démocrate dans sa circonscription, parce que «les conservateurs ne méritent pas d’être reportés au pouvoir, et que les libéraux ne méritent pas une majorité».

Dans 13 messages Twitter consécutifs, lundi, M. Coyne explique systématiquement son argumentaire: selon les dirigeants de Postmedia, une position divergente «aurait semé la confusion chez les lecteurs et aurait embarrassé le quotidien».

Pourtant, selon M. Coyne, le rôle du chroniqueur est justement de livrer franchement son avis sur des sujets d’intérêt public, même si son employeur ne partage pas nécessairement ses opinions. Ces divergence de vues ne créent pas de confusion mais constituent plutôt une approche honnête, selon lui, et les lecteurs sont assez intelligents pour comprendre que des adultes peuvent avoir des opinions divergentes.

Le journaliste convient par ailleurs que les propriétaires et les dirigeants d’un journal ont parfaitement le droit d’adopter et d’afficher un parti pris éditorial. Par contre, M. Coyne ne voulait surtout pas laisser croire, par son silence obligé, qu’il endossait l’appui accordé par ses patrons aux conservateurs de Stephen Harper. Il ne voulait pas non plus laisser passer cette ingérence éditoriale de la direction, qui constituait dans son cas un «précédent», écrit-il.

«Ainsi, pour sauvegarder ma réputation et conserver ma liberté éditoriale à titre de chroniqueur, j’estime nécessaire de quitter mes fonctions aux pages éditoriales», conclut M. Coyne, qui occupait ces fonctions depuis décembre 2014.

Le journaliste est aussi un participant permanent à la table ronde hebdomadaire «At Issue», pendant le téléjournal de fin de soirée à la CBC, avec notamment Chantal Hébert.

Il a été impossible de joindre M. Coyne ou la direction du National Post, lundi, pour obtenir leurs commentaires. Dans une note aux employés du Post, la rédactrice en chef, Anne Marie Owens, explique lundi que M. Coyne a lui-même estimé que ses deux fonctions entraient en conflit.

Les quotidiens ont traditionnellement l’habitude de prendre position à la veille d’élections générales. La semaine dernière, un autre quotidien anglophone, le Globe and Mail, a accordé son appui aux conservateurs mais pas à Stephen Harper, ce qui a soulevé une vague de railleries dans les médias sociaux.

Le quotidien montréalais La Presse a donné son appui aux libéraux de Justin Trudeau, alors que Le Devoir appuie le Bloc québécois de Gilles Duceppe. Les quotidiens de Québecor ne proposent pas de page éditoriale.

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