Oland tente d’obtenir sa libération sous caution en attendant l’appel
FREDERICTON — L’avocat de Dennis Oland, reconnu coupable du meurtre non prémédité de son père, a plaidé vendredi que son client devrait être libéré en attendant l’audition de l’appel parce que le jury a commis des erreurs “humaines” dans son verdict.
Condamné jeudi à la prison à vie sans possibilité de libération conditionnelle avant 10 ans, Oland tente d’obtenir sa libération sous caution en attendant la suite des procédures en Cour d’appel, où il veut contester le verdict de culpabilité. Le juge Marc Richard, de la Cour d’appel, rendra sa décision mercredi prochain.
Ce n’est jamais arrivé au Nouveau-Brunswick qu’un condamné pour meurtre obtienne sa libération sous caution en attendant l’audition de son appel; les annales judiciaires canadiennes recensent cependant 21 de ces libérations, accordées dans des circonstances exceptionnelles, a rappelé la Couronne.
Le cadavre de Richard Oland avait été découvert le 7 juillet 2011 dans une mare de sang à son bureau de Saint-Jean. L’homme d’affaires avait été frappé de 45 coups à la tête, au cou et aux mains par un objet contondant, qui n’a jamais été retrouvé par les policiers.
En imposant la peine, jeudi à Saint-Jean, le juge John Walsh a soutenu qu’Oland avait “perdu soudainement l’esprit ou avait cédé à un coup de sang”.
L’avocat de Dennis Oland, Alan Gold, a plaidé vendredi, à Fredericton, que des erreurs avaient été commises par le juge et les jurés lors du procès. Selon lui, rien dans la preuve présentée en cour ne peut s’opposer à la libération sous caution d’Oland. Me Gold a soutenu que le juge au procès avait erré dans ses instructions aux jurés et que selon la preuve, Dennis Oland ne pouvait pas être dans le bureau de son père au moment du crime parce qu’il magasinait alors dans un centre commercial en banlieue de Saint-Jean.
“Je ne prétends pas que le jury a été malveillant, mais ce sont des êtres humains”, a plaidé Me Gold.
La Couronne ne craint pas tant pour la sécurité de la population que pour la crédibilité du système judiciaire. Par contre, Me Kathryn Gregory a admis que la demande d’appel ne sera vraisemblablement pas entendue avant octobre, au plus tôt. Si la cour devait accorder la libération, la Couronne demanderait une caution de 400 000 $ — la moitié de l’oncle d’Oland, Derek, l’autre moitié de sa mère, Constance.
Tous deux avaient indiqué au tribunal qu’ils pourraient rapidement disposer d’actifs d’au moins 1 million $ chacun pour servir de caution.
Dans une déclaration sous serment déposée en cour, Oland, un conseiller en placements, précise que s’il obtient sa libération sous caution, il continuera de diriger les compagnies de son père et vivra avec son épouse.
La famille Oland, fondatrice de la vieille brasserie Moosehead, en 1867, est l’une des plus connues des Maritimes, mais la victime du meurtre, Richard Oland, avait quitté l’entreprise familiale en 1981.