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Des patients privés de leur médicament craignent de perdre la vue

Photo: Métro

Des centaines de patients atteints d’une grave dégénérescence des yeux se sont fait refuser depuis environ un an le renouvellement de leur médicament parce que leur prescription ne correspond pas à la posologie acceptée par la Régie de l’assurance-maladie du Québec (RAMQ), a dénoncé mardi l’Association québécoise de la dégénérescence maculaire (AQDM).

Claude Bégin, 86 ans, a reçu en mai une lettre de la RAMQ lui indiquant qu’elle ne rembourserait plus l’Eylea, qu’il doit prendre en injection oculaire de 2 mg par œil à toutes les 6 semaines pour sa dégénérescence maculaire humide. La raison : la dose maximale autorisée par la RAMQ est de 2 mg par œil à tous les 2 mois.

De 400 à 500 patients auraient reçu une telle lettre dans la dernière année, selon l’AQDM, qui rapporte qu’environ 15% des utilisateurs de ce médicament en ont besoin dans un intervalle de six à sept semaines. L’AQDM affirme avoir reçu de nombreux appels de détresse, notamment de personnes âgées ayant peur de perdre la vue.

«Je ne peux pas accepter de ne pas recevoir le médicament nécessaire à ma santé. Ça me jette à terre.» – Claude Bégin, atteint de dégénérescence maculaire humide

«L’état de leur œil peut se dégrader très rapidement en une ou deux semaines, a souligné André Lavoie, directeur général de l’AQDM. Il peut y avoir des éclatements sanguins dans les yeux et les gens peuvent perdre leur autonomie.»

Cette dégénérescence maculaire sévère se caractérise par un saignement de la rétine pouvant mener à la cécité, que l’Eylea peut freiner. Ce dernier a été ajouté à liste de médicaments de la RAMQ en avril 2014. Dans la dernière année, de plus en plus de médecins aurait commencé à le prescrire en remplacement d’un médicament similaire qui doit être injecté une fois par mois.

L’Institut national d’excellence en santé et services sociaux (INESSS), qui détermine le critère de remboursement par la RAMQ, est au courant de la situation. «Nos échanges avec le fabricant ont pour objectif d’obtenir de nouvelles données afin de procéder à une réévaluation qui, nous l’espérons, permettra une modification de cette indication et ainsi réglera ce problème», a affirmé Kim Tardif, conseillère en communication à l’INESSS.

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