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«État d’urgence» en santé publique dans le nord de l’Ontario

Grand Chief Jonathan Soloman of Mushkegowuk Council, left, and Ontario Regional Chief Isadore Day of Chiefs of Ontario, right, take part in a press conference of First Nations leaders to formally declare a health emergency in Toronto on Wednesday, February 24, 2016. THE CANADIAN PRESS/Michelle Siu Photo: LA PRESSE CANADIENNE

TORONTO – Les chefs de Premières Nations du nord de l’Ontario déclarent un état d’urgence en matière de santé publique, déplorant notamment les pénuries d’eau potable et de fournitures médicales de base dans ces communautés éloignées, mais aussi une vague de suicides chez les jeunes — qui touche même des enfants.

Les chefs autochtones demandent l’intervention urgente — d’ici 90 jours — des gouvernements fédéral et provincial pour apporter des solutions à une crise de santé publique qui, disent-ils, se solde régulièrement par des morts et des souffrances inutiles.

Lors d’une conférence de presse à Toronto, mercredi, les chefs autochtones ont cité des histoires d’horreur vécues chez eux: une femme de Webequie morte de détresse respiratoire alors que le dispensaire était à court de bouteilles d’oxygène; deux enfants de quatre ans morts en 2014 d’une fièvre rhumatismale due à une simple infection à streptocoque; des enfants qui se suicident à l’âge de 10 ans seulement…

Selon les chefs autochtones, les gouvernements ont failli à leurs tâches malgré la publication de plusieurs rapports accablants, notamment celui du Vérificateur général, l’an dernier.

Ces communautés autochtones éloignées, qui se remettent lentement de traumatismes subis dans les pensionnats fédéraux, sont aux prises avec des maladies comme l’hépatite C et le diabète, qui auraient pu être prévenues ou mieux soignées, selon les leaders. Par ailleurs, ces villages manquent cruellement de fournitures médicales et de matériel diagnostic, et doivent composer avec de graves problèmes de toxicomanie, rappellent les chefs.

Les normes en matière de santé publique dans ces communautés ne seraient jamais tolérées ailleurs au pays, et le laxisme des gouvernements s’apparente à de la «discrimination», a dénoncé le chef régional Isadore Day. «On parle ici de racisme institutionnel au sein des systèmes de santé canadien et ontarien.»

Après «10 ans de grande noirceur sous le gouvernement Harper», le chef Day fonde plus d’espoirs avec les libéraux, notamment dans le cadre des négociations nationales pour un nouvel Accord des premiers ministres sur le renouvellement des soins de santé.

Les gouvernements «doivent réaliser que leur inaction, pendant 10 ans, a aujourd’hui des répercussions considérables sur les populations du Nord», a lancé M. Day, lui-même ancien chef d’une communauté éloignée du nord de l’Ontario, Serpent River.

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