Des bracelets électroniques pour limiter la violence conjugale
Le Québec sera la première province au Canada où des bracelets anti-rapprochement, aussi appelés bracelets électroniques, seront imposés aux agresseurs présumés en contexte de violence conjugale. Ces dispositifs seront imposés aux individus sous enquête en vue d’une potentielle remise en liberté ou en attente d’un verdict de culpabilité.
«On place le Québec en avant-garde, on sera des précurseurs à l’échelle mondiale», se réjouit la ministre de la Sécurité publique, Geneviève Guilbault, en annonçant un investissement de 41 M$ en cinq ans.
Cette technologie, utilisée dans six pays dans le monde comme la France, l’Espagne et le Portugal, augmente le sentiment de bien-être et de sécurité des victimes en plus d’assurer que les conditions de remise en liberté soient respectées. Deux chercheurs de l’Université de Montréal, Jean-Pierre Guay et Francis Fortin, ont analysé la potentielle implantation à partir des études internationales sur le sujet et en sondant des organismes locaux.
Géolocaliser les suspects
Concrètement, les systèmes permettront de géolocaliser les auteurs d’actes violents dès qu’ils s’approcheront de leur victime. Ainsi, dès qu’un rapprochement avec la victime sera détecté, la police pourra intervenir rapidement. Celle-ci portera un boîtier traceur GPS, qui sera relié à une centrale d’appel.
«Une chose qui n’a pas de prix, c’est la paix d’esprit des victimes de violence conjugale. Elles perdent presque à jamais leur paix quand elles sont prises dans un cycle de violence», explique la ministre Guilbault.
Le premier bracelet sera utilisé au printemps 2022 dans la Ville de Québec. On s’attend à ce que son implantation soit complétée au cours des deux prochaines années à l’échelle de la province. À terme, ce seront quelque 500 bracelets électroniques qui seront utilisés. Bien entendu, les victimes devront consentir à l’utilisation du dispositif.
Agir plus tôt que tard
L’utilisation de bracelets anti-rapprochement est une recommandation du rapport Rebâtir la confiance sur la violence conjugale et sur les agressions sexuelles, déposé en 2020. Depuis son élection, la CAQ a investi 460 M$ pour lutter contre la violence conjugale.