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Contribution santé abandonnée: les Québécois pris «pour des valises»

Dominique Anglade Photo: Capture d'écran CPAQ

La volte-face de François Legault, qui abandonnera la contribution santé imposée aux non-vaccinés, fait sourciller les partis d’opposition. On lui reproche d’avoir fait preuve d’improvisation dans la création de cette mesure.

Québec voulait adopter un projet de loi au cours de la session parlementaire afin d’imposer une contribution financière à tous les individus non vaccinés, comme ils sont plus susceptibles d’être hospitalisés. Le montant de la taxe prévue aurait été de 100 $ à 800 $.

Mais comme le rapporte La Presse, François Legault annoncera qu’il abandonne cette mesure lors d’une conférence prévue à 13h, mardi. «C’était irresponsable [d’annoncer une contribution santé] sans avis de la santé publique, en se basant uniquement sur ce que les sondages avaient à dire», déplore la cheffe du Parti libéral, Dominique Anglade.

Il a niaisé les Québécois pendant un mois sur cet enjeu-là. Ils nous prennent pour des valises.

Dominique Anglade, cheffe du Parti libéral du Québec

Le chef du Parti québécois, Paul St-Pierre Plamondon, a ensuite utilisé la même expression pour décrire la gestion de François Legault, considérant qu’il prenait «sa population pour des valises» et qu’il la «traitait comme des enfants».

Mes enfants, je les traite avec plus de respect pour leur intelligence, puis j’agis avec plus de transparence que ne le fait présentement le premier ministre avec la population québécoise.

Paul St-Pierre Plamondon

«C’est irrespectueux de l’intelligence des gens que d’envoyer dans l’espace public des bébelles en lesquelles on n’a jamais cru, tout ça pour tenter de faire oublier la gestion chaotique, la confusion du temps des Fêtes au niveau de la gestion de la pandémie. Le gouvernement, le premier ministre joue avec la confiance des gens», a réagi M. St-Pierre Plamondon.

«Broche à foin»

Selon le chef de Québec solidaire, Gabriel Nadeau-Dubois, la contribution santé était une idée «broche à foin» qui fait preuve de «l’incompétence» de François Legault. «Quand le premier ministre convoque les Québécois en conférence de presse, ce n’est pas banal, a-t-il critiqué mardi, à l’Assemblée nationale. Ce n’est pas rien, ce n’est pas pour faire de l’humeur du moment. C’est un moment pour parler de la gestion de crise basée sur la science.»

Il ne perçoit pas l’abandon de la contribution santé comme une victoire.

Pendant des semaines, le débat a été monopolisé par une patente à gosse inventée par François Legault. On aurait dû profiter de l’occasion pour trouver des solutions à cette pandémie.

Gabriel Nadeau-Dubois

Lors d’une rencontre avec les chefs des partis d’opposition vendredi, François Legault aurait assuré que l’instauration de la contribution santé demeurerait une priorité, a indiqué M. Nadeau-Dubois. Dominique Anglade ne participe plus à ces rencontres.

Incitation à la vaccination

L’objectif de la contribution santé était d’inciter les Québécois non vaccinés à relever la manche. «C’est pas vrai que ce 10% de la population va venir nuire aux 90% de la population, avait justifié le premier ministre François Legault, au début du mois de janvier. On est rendu là: les personnes qui refusent de se faire vacciner amènent un fardeau financier important sur la majorité des Québécois.»

Le directeur national de santé publique par intérim, le Dr Luc Boileau, avait précédemment refusé de commenter l’instauration d’une contribution santé. «Ça ne relève pas de l’expertise de la Santé publique, avait-il mentionné. Il s’agit d’une mesure économique, et moi, je préfère ne pas commenter les mesures économiques.»

Plusieurs questions avaient été soulevées quant à la légalité d’une contribution santé.

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