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Prescrire trop d’antibiotiques aux enfants pourrait leur faire plus de mal que de bien

Photo: pinstock / IStock.com

Des chercheurs britanniques montrent que le fait d’administrer aux enfants plus de deux doses d’antibiotiques par an augmente de 30% la résistance aux traitements contre les otites ou les rhinopharyngites.

«Les antibiotiques, c’est pas automatique». Ce slogan lancé en 2002 par les autorités de santé publique françaises n’a jamais été autant d’actualité, à l’heure où l’antibiorésistance est devenue «l’une des plus graves menaces pesant sur la santé mondiale», selon les termes employés par l’Organisation Mondiale de la Santé.

Une nouvelle étude anglaise menée par des chercheurs des universités d’Oxford, de Southampton et de Cardiff parue dans le Journal of General Practice a examiné les données électroniques de santé de plus de 250.000 enfants en bas âge (1 à 5 ans).

L’équipe de chercheurs qui a conduit les travaux a analysé le taux de prescription de traitements antibiotiques prescrits aux enfants pour soigner des infections aiguës des voies respiratoires telles que l’angine, la rhinopharyngite ou les otites.

Les résultats montrent que, sur les 114 329 enfants traités aux antibiotiques pour des infections aiguës des voies respiratoires, ceux à qui on a prescrit plus de deux doses par an présentaient une plus grande résistance aux traitements et étaient plus fréquemment admis à l’hôpital.

«Lorsque les enfants reçoivent plus d’antibiotiques, la probabilité qu’ils consultent de nouveau un professionnel de la santé s’en trouve affectée et la charge de travail clinique augmente, même si la majorité des infections des voies respiratoires chez les enfants sont virales et ne devraient pas avoir bénéficié d’un traitement antibiotique», souligne Oliver van Hecke, professeur à l’université d’Oxford qui a dirigé l’étude.

Cette nouvelle recherche incite à faire prendre conscience que les enfants peuvent guérir d’un rhume ou d’une otite autrement qu’en suivant un traitement antibiotique. «D’autres recherches sont nécessaires pour améliorer la compréhension des mécanismes qui sous-tendent l’échec du traitement», précisent toutefois les auteurs de l’étude.

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