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Le secteur de la restauration recrute!

A man cooks cooking deep fryers in a kitchen fire. He gently fry the vegetables while cooking the dish. Photo: Getty Images/iStockphoto

L’Association des restaurateurs du Québec (ARQ) estime qu’environ 10 000 postes d’aide-cuisinier et de préposé au comptoir seront à pourvoir d’ici 2035 et qu’environ 4600 cuisiniers seront recherchés. Du côté du Conseil canadien des ressources humaines en tourisme (CCRHT), on parle de 100 000 emplois à combler dans le secteur du tourisme, de l’hébergement et de la restauration.

«Avec la baisse démographique que connaît le Québec, on prévoyait déjà une pénurie au niveau du recrutement d’étudiants pour les formations professionnelles, collégiales et universitaires», indique Paul Caccia, directeur général associé de l’Institut de tourisme et d’hôtellerie du Québec (ITHQ). L’augmentation de la clientèle touristique au Québec a également entraîné une hausse du nombre d’établissements, qui peinent actuellement à recruter.

«À Montréal, certains restaurateurs doivent fermer le midi afin de garder leur personnel pour le service du soir», déplore M. Caccia. L’ARQ et l’ITHQ, dont le mandat est d’offrir une main-d’œuvre au secteur, travaillent de concert pour trouver des solutions.

Des formations adaptées

S’il propose déjà des formations en ligne, l’ITHQ prévoit élargir son offre avec des programmes plus courts et spécialisés. «On pense, par exemple, aux cuisiniers qui se spécialisent dans les grillades ou la chocolaterie, explique M. Caccia. Les étudiants seront plus rapidement sur le marché du travail, et l’industrie accédera à une main-d’œuvre qualifiée.»

Les immigrants désireux de travailler dans la restauration pourraient également faire partie de la solution. «Ils auraient en emploi tout de suite», ajoute M. Caccia. Parmi les efforts déployés par l’ITHQ, trois cohortes ont été ajoutées en formation professionnelle, soit une en cuisine et deux en pâtisserie, intégrant ainsi une cinquantaine d’étudiants supplémentaires.

La période d’inscription a également été prolongée pour permettre aux indécis et aux retardataires de s’inscrire à la session d’hiver. Quant à la pénurie de main-d’œuvre en région, l’ITHQ est actuellement en pourparlers avec des collèges pour y établir des formations répondant spécifiquement à leurs besoins. Ainsi, le Cégep de Jonquière et l’ITHQ offriront dès l’automne 2019 un programme technique qui sera donné au Centre d’études collégiales en Charlevoix.

Valoriser le secteur

«On fait la tournée des écoles secondaires pour expliquer aux élèves les carrières extraordinaires qu’ils pourraient y trouver, explique M. Caccia. Il faut absolument valoriser ces métiers.»

Le CQRHT a lancé une campagne afin d’accroître l’attrait du secteur du tourisme comme milieu de travail. La promotion des différentes possibilités qu’offre l’industrie de la restauration passe, entre autres, par une meilleure rémunération et des avantages sociaux plus attrayants.

«Il faut arrêter de penser que les employés vont et viennent, dit M. Caccia. Ils sont formés et possèdent une expertise.»

L’épineuse question du partage des pourboires continue d’ailleurs de mobiliser l’industrie. L’ARQ, appuyée par plus de 50 personnalités, dont Jérôme Ferrer, Daniel Vézina et la directrice de l’ITHQ Liza Frulla, demande au gouvernement de modifier la Loi sur les normes du travail pour permettre aux restaurateurs d’implanter, s’ils le souhaitent, une convention de partage des pourboires dans leurs établissements. Cette démarche permettrait de diminuer l’iniquité qui existe entre le salaire en cuisine et celui en salle.

«Le gouvernement doit nous donner des outils; la balle est dans son camp», conclut M. Caccia.

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