Les pays d’en haut: Un mythe différent
Séraphin, Donalda et les habitants de Sainte-Adèle sont de retour pour la deuxième saison des Pays d’en haut.
La dernière fois qu’on a quitté ce couple maudit, c’était pour son mariage. Les noces ne sont pas encore consommées que les problèmes recommencent. Dans les deux premiers épisodes de la seconde saison, dévoilés mercredi aux membres de la presse, Séraphin (Vincent Leclerc, toujours aussi intense) se met de plus en plus de monde à dos avec ses magouilles alors que Donalda (Sarah-Jeanne Labrosse, d’une belle force tranquille) cache un secret dans son ventre.
Plus qu’Alexis (Maxime Le Flaguais), qui semble faire de la figuration, ce sont les très nombreux personnages colorés et parfois stéréotypés qui accaparent la part du lion. Les femmes en imposent – mention spéciale à Madeleine Péloquin et Anne-Élisabeth Bossé – et on a bien hâte de découvrir les nouveaux personnages campés par Florence Longpré (alias Gaby Gravel), Martin Dubreuil et Sonia Vachon.
Bien que le drame risque de frapper à tout moment, ce nouveau tome semble emprunter une voix plus ouvertement humoristique que son prédécesseur. La majorité de la salle – les comédiens représentaient au moins la moitié des gens présents – était pliée en deux devant le curé Labelle (Antoine Bertrand), le pauvre Ovide (Michel Charette), trois fois veuf, et les répliques de Bidou (Rémi-Pierre Paquin) à Donalda, par exemple celle-ci: «Méchante nuit de noces, encore à quatre pattes!»
«Je prends pas mal de distance par rapport à l’œuvre originale de Claude-Henri Grignon et je n’utilise pas tant de matériel que ça. Donc, on peut dire qu’on en a encore pour de très nombreuses années!» – Gilles Desjardins, scénariste, qui s’apprête à écrire une troisième saison
Cette série, dont la première saison a été regardée en moyenne par 1,6 million de personnes et qui a remporté plusieurs prix Gémeaux (dont celui la meilleure série dramatique saisonnière), semble coller davantage à l’actualité de l’époque. Il y est question d’austérité pour résoudre la crise économique, de compagnies étrangères qui cherchent à monopoliser les ressources québécoises et de joutes politiques.
C’est pourtant sur le plan esthétique que la production se démarque encore, que ce soit dans la riche recréation d’époque, la direction artistique soignée et cette sensation de pouvoir presque sentir les odeurs de 1886, gracieuseté de tous ces plans sur des ongles sales qui contrastent avec les dents blanches des protagonistes.
Un curé fidèle au poste
Malgré les problèmes de santé qui l’ont affligé pendant le tournage, Antoine Bertrand revêt toujours la soutane du curé Labelle, qui se plaît à tenir tête à Séraphin.
Quelques scènes à peine ont été récrites et une doublure a été utilisée à l’occasion. «Mais notre doublure d’Antoine était meilleure que celle des Bougon», assure en riant le réalisateur Sylvain Archambault en référence au film où la vedette de Louis Cyr campe le célèbre Junior Bougon.