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13 Reasons Why, une série nécessaire et douloureuse

Pour une raison qui me dépassait, tout mon fil Facebook (j’exagère à peine) me vantait la nouveauté de Netflix 13 Reasons Why, mais personne ne me disait pourquoi.

Ça m’intriguait et maintenant j’ai compris.

Derrière une apparente série pour ado se cache quelque chose comme une production essentielle traitant d’un sujet qu’on peinture au rouleau dans les médias, mais qui nous échappe encore complètement : l’intimidation chez les jeunes.

Oui, on en parle beaucoup, mais on dirait qu’on emploie rarement les bons mots pour atteindre les oreilles des principaux intéressés. Ici, 13 Reasons Why parle, selon moi, d’un sujet sensible sans le banaliser et, surtout, on ne se cache pas la vérité.

L’intimidation n’est pas toujours évidente à diagnostiquer et elle est plus répandue qu’on oserait l’imaginer.

Les personnages de 13 Reasons Why le découvrent bien malgré eux, particulièrement Clay qui a la tâche de dévoiler ce mystère devant nos yeux en écoutant attentivement les cassettes audio laissées comme dernier cri à l’aide par une adolescente, Hannah, qui s’est enlevée la vie deux semaines avant le début de l’histoire de la série.

Vous l’aurez deviné, en parlant de suicide et d’intimidation, on ne fait pas dans la légèreté. C’est d’ailleurs la force de la série qui se décline en treize épisodes, ou en treize côtés de cassettes audio qui rythme chacune des heures de télé qui se déballent devant nous.

Au fil de son écoute, Clay décortique toutes ses interactions avec Hannah et découvre les squelettes dans le placard de tout son entourage, des plus petits aux plus tragiques, qui ont mené à la décision irrévocable d’une jeune fille tourmentée.

C’est un visionnement difficile, mais fascinant.

La série n’est pas sans défaut ceci dit, mais elle fait œuvre utile et il faut lui reconnaître cette grande qualité malgré son refus évident de la technologie et sa nostalgie maladive pour une époque que ces jeunes n’ont pas vécue.

Ainsi, on revisite les codes de la série pour ado, les dynamiques entre les sportifs, les intellos, les geeks et les autres. On observe tout ce qui peut tomber sous la loupe déformante de l’instinctive cruauté adolescente et tout ça bouillonne en une prise de conscience nécessaire.

Et si on ne pouvait pas éviter d’être blessé par les autres, comment s’outiller pour s’en sortir pas trop écorché?

Il y a une fatalité incontournable dans 13 Reasons Why qui rend l’expérience résolument intérieure, le récit se colle à nos souvenirs et forcément on se projette. Notre polyvalente n’avait peut-être pas un gars «cool» avec des tatouages qui conduit une Mustang rouge, mais elle comprenait une forme ou une autre des archétypes qui sont pointés du doigt dans la série de cassettes d’Hannah.

C’est ce qui fait réfléchir. La fiction reste de la fiction, exagérée et au service d’un récit, mais elle s’inspire d’une réalité qui se décline dans le quotidien de nos jeunes.

Reste à trouver une façon de parler une langue qu’ils écouteront et 13 Reasons Why pourrait être une piste de solution. À voir ce week-end et prévoyez beaucoup de temps, c’est difficile de quitter son écran malgré les treize heures de visionnement requises.

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