Harry Manx au FIJM: Trouver l’accord parfait
Harry Manx revient au Festival de jazz de Montréal vendredi avec un nouvel album sous le bras et un orchestre québécois.
Le charismatique chanteur de l’île de Man a hâte de débarquer dans la métropole pour présenter le matériel de son récent Faith Lift, une compilation de son répertoire. «Ce sont mes chansons préférées !», affirme-t-il de sa voix réconfortante lorsqu’on lui passe un coup de fil en Colombie-Britannique. La sélection comprend entre autres Point Of Purchase, Death Have Mercy et Working On A Railroad.
La particularité de ce disque est d’être orné d’une multitude de cordes enveloppantes. Le Quatuor Esca, porté par quatre musiciennes francophones, en assurera l’élaboration sur scène.
«On essaie d’utiliser les cordes un peu différemment, explique le chanteur multi-instrumentiste. Normalement, elles viennent soulever l’harmonie. Mais là, on cherche à les utiliser de façon plus rythmique afin d’obtenir encore plus de mélodies. On arrive même à faire du blues !»
La richesse des cordes harmonise et donne un souffle insoupçonné aux créations offertes. Elles font d’ailleurs un mariage surprenant avec tous les instruments présents, que ce soit la guitare slide, l’harmonica, le banjo et la mohan veena.
«Lorsque tu joues de la musique, tu amènes avec toi toutes tes expériences de vie, et ça finit par influencer ce que tu es, ce que tu fais et comment tu le fais.» – Harry Manx, mûri par l’existence, qui interprétera différemment ses plus grands succès
«Personne n’était excité à l’idée d’utiliser des cordes, se rappelle l’homme-orchestre. J’en parlais à mon entourage et il ne comprenait pas. Maintenant, les gens écoutent le résultat et saisissent ce que je voulais faire. Je compte bien recourir à des cordes sur mes prochains albums, parce qu’elles donnent des ailes à ma musique.»
Continuant à faire converger les musiques occidentales (blues, folk, gospel) et orientales (surtout d’influence indienne classique à la Ravi Shankar), Harry Manx est toujours prêt à aborder de nouveaux territoires, comme en font foi ces cordes qui pimentent son langage sonore. C’est donc une quête de métamorphose, de transformation, qui lui permet de se libérer et de se ressourcer au passage. Pas surprenant qu’il s’identifie autant à Ferris Bueller, le héros du film du même nom.
«J’ai récemment enregistré une chanson en japonais, que j’ai apprise lors de mon séjour là-bas, et c’est inspirant de se laisser porter par ses voyages», conclut philosophiquement l’attachant musicien.
La touche magique
Faith Lift est un véritable retour aux sources pour Harry Manx, qui n’a pas été aussi satisfait d’un disque depuis belle lurette. «Sur mon premier album, j’étais seul avec mes guitares. Peu à peu, il y a eu plus d’instruments et de collaborateurs. Je voulais toujours innover, faire quelque chose de nouveau. Pour ce 15e album, je retrouve l’essence, la magie de mes débuts. Je suis à nouveau seul, bercé par les cordes de l’orchestre, et ça fait un bien fou.»