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Sage femme: Le goût de la vie

Photo: Ascot Elite Entertainment Group

Catherine Deneuve et Catherine Frot se rencontrent pour la première fois au cinéma dans Sage femme de Martin Provost.

«Le scénario a été écrit pour elles, explique le cinéaste français, joint au téléphone dans son jardin. Je savais que c’étaient deux femmes totalement différentes, deux actrices aux antipodes qui viennent d’horizons complètement opposés et que ça n’allait pas être facile. Mais je savais que de ce conflit-là pouvait naître quelque chose.»

Spécialiste des portraits au féminin, le réalisateur de Séraphine et de Violette a concocté de nouveaux rôles en or pour ses comédiennes. L’égérie du cinéma français incarne un esprit libre condamné par la maladie qui retourne dans l’existence de son ancienne belle-fille, une sage femme un peu coincée. C’est La cigale et la fourmi remise au goût du jour.

«J’ai écrit cette histoire-là comme une fable sur deux femmes complètement différentes, mais complémentaires, qui vont se retrouver face à face pour se délivrer de l’autre.»

Ce sujet très personnel pour l’auteur prend racine à sa naissance, alors que la sage femme qui l’a mis au monde lui a donné son propre sang pour le sauver. «Ma mère m’a raconté la vérité il y a seulement trois ans, se rappelle le principal intéressé. J’ai tenté de la retrouver, mais en vain… Je crois que j’avais une dette, et je l’ai réglée avec ce film.»

«J’essaye de voir les choses comme elles sont. Je pense qu’il faut faire passer les choses par la poésie, par la beauté, par la contemplation. Peut-être que la sagesse, c’est de ne pas faire la morale.» – Martin Provost, réalisateur de Sage femme

Baignée de lumière et portée par un humour qui ne fait jamais d’ombre au drame, cette œuvre en est une de transformation et de transmission sur le décalage de valeurs qui peut exister entre les générations.

«Je pourrais être grand-père, évoque le metteur en scène. Le fait de ne pas avoir d’enfant me permet de bien voir ce qui se passe… Je pense qu’on ne transmet pas seulement un héritage génétique, mais aussi un héritage spirituel, psychologique, et que toutes ces choses-là, on doit les explorer, les régler pour pouvoir avancer.»

Scénario en solo

C’est la première fois que Martin Provost (Où va la nuit, Le ventre de Juliette) écrit un scénario seul et on le ressent un peu partout dans Sage femme, qui est peut-être un peu plus ouvert et accessible que ses prédécesseurs.

«Je pense que c’est le film qui me ressemble le plus, avoue son réalisateur. Mon écriture a quelque chose de très organique; ça jaillit. Et dans ce jaillissement, je pense qu’il y avait une forme de censure. Là, je ne me suis absolument pas censuré. Du coup, l’histoire est extrêmement proche de moi et ça se reflète aussi dans ma façon de filmer, où je me suis accordé beaucoup plus de liberté.»

https://www.youtube.com/watch?v=VlGBuZQa_dg

En salle dès vendredi

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