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Le retour de Passe-Partout, un désaveu pour nos jeunes créateurs

Passe-Partout Photo: Télé-Québec

La nouvelle a fait le tour du web hier, Télé-Québec a confirmé qu’elle planchait sur un retour de Passe-Partout à la télévision en 2019 dans une version actualisée de la première cuvée de 125 épisodes entre 1977 et 1981.

Rappelons que Télé-Québec possède encore les droits sur le nom de l’émission et la bible des personnages, comme nous l’expliquait le collègue Hugo Dumas qui a aussi récolté les commentaires de Marie Eykel, Claire Pimparé et Jacques L’Heureux qui ne sont pas particulièrement enthousiasmés par la nouvelle.

La question mérite donc d’être posée : pourquoi ressortir Passe-Partout des boules à mites?

La réponse facile se manifeste dans les commentaires généralement positifs sur les médias sociaux après l’annonce de la nouvelle. Les adultes d’aujourd’hui sont les enfants de l’époque qui ont grandi devant les aventures de Passe-Partout, Passe-Carreau, Passe-Montagne et la famille élargie de Pruneau et Cannelle.

Et c’est ici que réside le problème.

Les décideurs misent entièrement sur la nostalgie pour attirer l’attention vers leur chaîne. Pourtant, Télé-Québec possède déjà la programmation la plus riche et la plus variée de notre télévision et, surtout, elle met déjà en ondes d’excellentes émissions jeunesse que vous ne regardez pas de toute façon.

Alors, on lance le hail mary en langage de football avec Passe-Partout, parce que les coffrets DVD ont fonctionné il y a quelques années, parce que c’est un succès d’estime de la chaîne, parce que c’est un classique et que parce que, pour une raison qui me dépasse, c’est impensable d’être contre l’idée d’un retour de Passe-Partout.

Pourtant, je le suis, pour la même raison que j’en ai contre la mauvaise habitude de produire des reprises, des remakes, des relectures, des suites et des spin-off.

Il y a aussi que mon attachement pour Passe-Partout n’est pas aussi fort que le vôtre, visiblement. J’ai souvenir d’en avoir visionné un peu, plus jeune, surtout la deuxième mouture, mais rien qui m’a profondément marqué. Je penchais plus vers les cartoons américains et la lutte de la WWF. Ça explique sûrement en partie mon manque d’entrain par rapport à ce retour.

Mais il y a aussi l’observateur de télé que je suis qui espère encore que les jeunes créateurs recevront des votes de confiance au lieu de voir les rares opportunités aller à des vieux créateurs qui s’accrochent ou des vieux concepts qui ont déjà fait parler d’eux à l’époque.

Il ne faut pas oublier qu’avant d’être un item nostalgique, Passe-Partout était le produit d’un besoin, d’une époque, d’une bulle de création. Ça ne se recrée pas ça, mais on peut offrir les moyens et l’environnement pour atteindre des résultats similaires.

C’est ce que je souhaite, pas mal plus qu’un élan nostalgique qui donnera un petit coup de pouce temporaire à Télé-Québec, mais rien pour rallier la nouvelle génération à un médium, la télé, qui s’essouffle devant l’assaut du web et des créateurs de contenus sans restriction.

Passe-Partout, c’est bien, mais du neuf par et pour nos jeunes, c’est mieux.

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