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Klô Pelgag scintille à l’ADISQ

Photo: Mario Beauregard/Métro

«Je m’appelle Louis-José et, comme le gala de l’ADISQ, je commence à avoir 40 ans.» Comme le gala, celui qui animait la fête pour la douzième fois (DOUZIÈME) a encore une fois montré sa pertinence. Et comme LJH, le gala ne s’est pas répété, mettant (enfin) le hip-hop à l’avant et remettant (enfin), pour la première fois en 24 ans, le trophée d’auteur ou compositeur à une femme. Celle qui fut naguère nommée la reine des remerciements loufoques: Klô Pelgag.

«Tous les artistes l’échappent parfois. Sauf Richard Séguin.»

À l’instar de Richard, Louis-José Houde ne l’a pas échappé dimanche soir, surfant entre les prestations musicales, célébrant les artistes, leur lançant quelques piques (et un gag à l’adresse d’Éric Salvail «préparé à l’avance»).

La soirée a démarré avec Alaclair Ensemble, qui a exécuté un numéro musical ensemble, ou presque, avec Charlotte Cardin et Daniel Bélanger. Ce dernier est monté à deux reprises sur scène pour recevoir un trophée. Prenant une voix rigolote, le vétéran a commencé, par deux fois, en se présentant ainsi: «Bonjour, je m’appelle Daniel Bélanger…» après avoir sorti ses remerciements de la poche de son complet et enfilé ses lunettes rondes. Il a également remercié le public de tout son cœur.

Ce même public a été salué dès l’introduction par le maître de cérémonie (tandis que, habituellement, il n’est remercié qu’à la toute fin du gala). «Si vous n’étiez pas là, nous, les artistes, ne serions pas là. Mais si nous n’étions pas là, ben… vous seriez là pareil.»

C’est ce même public, qui décerne à parts égales avec l’Académie de l’ADISQ le prix de la chanson de l’année, qui a choisi Kamikaze de Patrice Michaud, puis qui lui a accordé le prix d’interprète (masculin) de l’année.

Un artiste que Louis-José Houde a décrit en ces termes: «Tsé, quand on allait au camp de vacances, y avait toujours un animateur un peu trop vieux qui se présentait en disant : “Euh, salut. J’m’appelle Totem.” Ben c’était lui, Patrice Michaud.»

Dans une hilarante série de comparaisons, l’animateur a également comparé Alex Nevsky à la photo qui apparaît lorsqu’on tape «patineur artistique 1982» dans un moteur de recherche, Brigitte Boisjoli aux «dernières 30 secondes d’un sac de popcorn dans le micro-ondes» (lire : plein d’énergie et presque incontrôlable de bonheur) et Marc Hervieux à «un Denis Coderre un peu paqueté dans le Sud». Sans oublier Nicola Ciccone. «Tsé, des fois, tu te demandes qui boit vraiment ça, du Bailey’s. Ben… c’est Nicola Ciccone».

«J’aimerais saluer tous les hommes et les femmes qui ont dénoncé les actes dégueulasses qui leur ont été faits. J’espère que ce sera dénoncé à l’infini.» – Safia Nolin

Revenant au trophée d’interprète (féminine) de l’année, notons que c’est Safia Nolin qui a été élue. Celle qui a involontairement été au centre d’une controverse au même événement l’an dernier (pour cause d’habillement) est montée sur scène. Heureuse, certes, mais on aurait dit un peu à reculons. On la comprend, compte tenu du tollé de haine que sa tenue avait déclenché. «Oh non. Encore ça», a laissé tomber la musicienne de Limoilou en arrivant devant le micro. Puis, après un merci poli, elle a lancé à l’adresse des téléspectateurs : «Les gens à la maison, calmez-vous.»

La question des vêtements critiqués a également été soulevée par Klô Pelgag, qui a triomphalement récolté le trophée d’auteur ou compositeur de l’année. La première femme à recevoir ce titre depuis Francine Raymond, en 1993, a lancé «un message à tous les haters» (traduction: les gens pas fins sur internet). «Je vous souhaite de vous trouver une passion comme nous l’avons tous fait! Les filles, habillez-vous comme vous voulez! Vive la liberté, vive la musique et vive la musique libre!»

Dans la lignée des «ça change, ça fait du bien», l’homme en bleu, Michel Louvain, a enfin chanté pendant le gala. Quelle classe! L’ADISQ a également fait une place au hip-hip québécois, longuement due. Pour remettre le prix, c’est l’humoriste éternellement en colère (dans son personnage) François Bellefeuille qui a été choisi. «J’ai-tu l’air hip-hop, moi?! s’est-il exclamé. La seule raison que je peux voir pour laquelle je fais ça, c’est que j’ai l’air d’avoir déjà poignardé quelqu’un.»

(Nous ajouterons ici que la raison que nous voyons, nous, c’est que Bellefeuille semble avoir été séparé à la naissance du producteur célébré du rap américain Rick Rubin.) Bref, tout ça pour dire que ce sont les Bas-Canadiens d’Alaclair Ensemble qui ont cueilli le prix pour Frères cueilleurs. «C’est pas seulement une victoire pour Alaclair Ensemble mais pour le hip-hop québécois! On partage ce trophée avec les rappeurs du passé, du présent et du futur!»

«Je ne sais pas trop encore c’est quoi, “interprète masculin de l’année”. Je n’ai pas de lunettes, pas de discours. Mais je suis fier de moi.» – Patrice Michaud

Sinon, en rafale : accompagné d’Ariane Moffatt au piano, Louis-José Houde a fait son crooner et raconté sa dernière marche funèbre dans les allées du défunt HMV. Là où ne gisaient que les reliques du passé, entre «les Gipsy Kings, Eva Avila, les centaines de films en Blu-ray, une tasse de Fleetwood Mac, un vinyle de Marco Calliari et un vieux coffret de ZZ Top».

Sur une note plus grave, Serge Postigo, qui est monté sur scène pour recevoir le trophée du «spectacle de l’année – interprète», a salué tous les employés de Juste pour rire. «Ne laissons pas l’horreur décider de leur avenir à court et moyen terme.»

Dans un instant beau et solennel, Peter Gabriel a rendu hommage, en français et en vidéo, au grand Leonard Cohen. Le fils de ce dernier, Adam, est ensuite monté sur scène pour recevoir le trophée destiné au poète des poètes. Et pour faire la meilleure des publicités au Main Déli Steak House, soit en affirmant que son père préférait ce smoked meat à celui de chez Schwartz’s. Histoire, a-t-il lancé, de «clore un débat chaud». Chauds débats en vue à propos de cette déclaration, donc.

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