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Nelly et Simon: Mission Yéti ou lorsque l’animation québécoise rêve grand

Il y a un peu de Tintin et d’Indiana Jones dans ce dessin animé de la Belle Province. Une aventure parsemée d’humour qui lance un universitaire chétif (voix de Guillaume Lemay-Thivierge), une détective qui n’a pas froid aux yeux (Sylvie Moreau) et leur guide zen (Rachid Badouri) sur les traces du mythique yéti.

Derrière des considérations écologiques et existentielles («chance ou malchance, qui peut le dire?») il y a une lettre d’amour à l’univers de Franquin, au Québec nocturne des années 1950 et au Népal coloré. Un divertissement rassembleur au rythme rapide et au ton bon enfant. «Si tu peux choisir entre une explication logique et un sacré bel effet de surprise, dans ce genre-là, tu choisis la surprise, confie le coréalisateur Pierre Greco, à qui on doit l’animation Le Coq de St-Victor. Si on ne peut pas se permettre ça dans ce cinéma-là, on ne peut pas se le permettre nulle part.»

Ce que le long métrage 
offert en trois dimensions se permet surtout, c’est de rivaliser avec les créations américaines. «Nous avons à peine 10% des budgets de nos voisins du sud. Il faut faire preuve de stratégie», reconnaît sa coréalisatrice Nancy Florence Savard.

«Il y a quelque chose de magique dans le dessin animé. Si, enfant, j’avais vu un film dans lequel mon père aurait fait une voix, je pense que j’aurais eu une fierté plus grande que ce soit un film d’animation comme Mission Yéti qu’un film d’action comme Nitro – pour lequel j’ai dû m’entraîner comme un fou, soit dit en passant.» –Guillaume Lemay-Thivierge, alias Simon dans Nelly et Simon: Mission Yéti

Pour y parvenir, la cinéaste derrière La légende de Sarila use de métaphores culinaires, soignant les ingrédients locaux tout en s’assurant de produire dans le plus grand bonheur.

Tout est une question de choix, alors pourquoi payer le gros prix sur la recréation de l’eau ou des cheveux si on peut raconter l’histoire d’une autre façon artistique?
«On ne sent pas le sacrifice, assure Pierre Greco. On a fait le film qu’on voulait faire. C’est presque du cartoon. Tout est assumé par le style qu’on préconise. On n’a pas opté pour le photoréalisme.»

Si Proust 
le dit
Nelly et Simon : Mission Yéti est seulement le quatrième long métrage d’animation à voir le jour au Québec, après Le Coq de St-Victor, La légende de Sarila et La guerre des tuques 3D. Une tradition est en train de se développer malgré une compétition de plus en plus féroce. «Il faut persister à rester distinct, rappelle la comédienne Sylvie Moreau, qui prête sa voix à Nelly. Je travaille sur Marcel Proust ces temps-ci, et il disait qu’une œuvre qui va atteindre tout le monde est une œuvre qu’on aura faite d’abord pour soi-même, avec sincérité. Essayer de le faire à l’américaine ou à la française, ça serait ridicule. Il faut aller complètement dans une autre zone, trouver notre imaginaire autant au niveau du dessin, des techniques et de l’écriture.»

Nelly et Simon: 
Mission Yéti
À l’affiche dès demain
Le film sera également présenté tous les jours du 3 au 
11 mars au Cinéma Beaubien dans le cadre du FIFEM.

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