Lucky lucky, un premier disque de Patricia Deslauriers
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La jazzwoman Patricia Deslauriers, qu’on a connue en tant que la directrice musicale du Match des étoiles, propose Lucky Lucky, un premier album sur lequel elle interprète les chansons de Richard Desjardins.
Ne réussit pas une reprise de Richard Desjardins qui veut. Remplacer l’inimitable voix du monument de la chanson québécoise par une autre est une mission périlleuse. La contrebassiste Patricia Deslauriers a évité l’écueil : c’est par le biais d’un trio de jazz, instrumentalement, qu’elle signe ses relectures de Desjardins. Un vieux rêve que la musicienne, qui a déjà accompagné Claude Dubois, Richard Séguin, Gilles Vigneault, Diane Dufresne et autres grands noms de la musique québécoise, a finalement réalisé.
«Depuis que j’ai entendu sa chanson Lucky Lucky, interprétée en version jazz par Karen Young, j’ai eu ce projet en tête, raconte Patricia Deslauriers. Il y a beaucoup de jazz dans l’œuvre de Richard Desjardins. La façon dont il compose, c’est très intéressant pour un musicien; un mélange de classique, de jazz, c’est très libre, très aléatoire, pas carré. J’ai bougé des choses dans les intros, j’ai été chercher des petites choses nouvelles ou mis l’emphase sur des petits bouts de piano… J’ai fait un peu comme de la peinture.»
Lucky Lucky est le premier disque de Patricia Deslauriers, même si elle œuvre dans le milieu de la musique depuis déjà une vingtaine d’années. «Quand j’ai voulu faire mon projet à moi, après avoir eu mes trois enfants, je me suis questionnée à savoir si j’avais envie de faire des compositions, explique la musicienne. La chose que je savais, c’est que je voulais un trio de jazz [avec son conjoint Guy Saint-Onge au piano et Paul Brochu à la batterie]. Et musicalement, je voulais que ça ait cette ambiance-là, un peu planante, du jazz accessible, mais sans compromis.»
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Bien qu’elle ait des compositions à son actif, c’est le désir de ne pas continuer à remettre à plus tard son projet Desjardins qui a poussé l’artiste à en faire son premier disque. «Je travaille pour les autres depuis des années, j’accompagne des chanteurs, ce que j’adore faire, ajoute-t-elle. Je me suis dit que je serais plus près de ce que je fais en ce moment en revisitant l’œuvre d’un chanteur que j’adore.»
Et cette relecture fait en sorte que les Tu m’aimes-tu, Notre-Dame des Scories, Elsie et autres puissent voyager au-delà des pays francophones, se réjouit la musicienne : «C’est un trio de jazz, on peut aller jouer partout! Il y a d’ailleurs une radio de New York qui nous a entendus au Festival de Jazz et qui a voulu faire jouer les pièces sur ses ondes! Je crois que ça peut faire découvrir sous un autre jour certaines pièces de Richard.»
Patricia Deslauriers
À l’Upstairs
Mercredi à 20 h et à 21 h 15