La ruse de Wes Anderson dans Fantastic Mr. Fox
Volontairement ou non, Wes Anderson s’est forgé un style de réalisation très particulier au cours de sa carrière. «Je suppose qu’une chose que je suis incapable de contrôler ressort», admet le réalisateur.
Peut-être que c’est la palette de couleurs, la prise de vue ou l’utilisation de la musique.
«Mes films finissent par avoir cet aspect caractéristique peut-être parce que je prends les décisions, pas parce que je veux qu’ils ressemblent à ce que j’ai fait auparavant», ajoute-t-il. Même lorsqu’il tente de s’éloigner de ses Å“uvres antérieures, comme dans son récent film The Darjeeling Limited, il n’échappe pas à son style. «Beaucoup de gens ont dit qu’il ressemblait beaucoup à mes autres films, affirme-t-il. Malgré le fait que nous ayons filmé en Inde et que nous étiez à bord d’un train? Mais c’est totalement différent!»
Fidèle à lui-même
Fidèle à la forme, la dernière production de Wes Anderson, un film d’animation réalisé grâce à la technique de prise de vue image par image et adapté du classique de Roald Dahl Fantastic Mr. Fox (Fantastique maître Renard), a indéniablement ce petit quelque chose qui en fait une Å“uvre «andersonnienne», bien que le réalisateur ait tout fait pour éviter ce qualificatif. «Mon objectif était d’essayer d’en faire un film qui rappelle Roald Dahl le plus possible», dit-il.
La touche de Wes Anderson est indubitable, et pour cause : il sentait une connexion profonde et personnelle avec le récit. «C’est le premier livre qui m’a appartenu légitimement à la maison, qui était à moi, raconte-t-il. Je l’ai encore, et il contient une petite plaque du salon du livre de mon école qui porte mon nom.»
Sur le plan thématique, Mr. Fox (à qui George Clooney prête sa voix) cadre bien avec les autres figures paternelles peu recommandables de Wes Anderson, de Gene Hackman dans The Royal Tenenbaums à Bill Murray dans The Life Aquatic with Steve Zissou. «Je suis attiré par des personnages de cette trempe, avoue-t-il. Enfant, j’aimais beaucoup le personnage de Mr. Fox parce qu’il sauvait sa famille, mais, surtout, parce qu’il l’avait mise dans le pétrin au départ. C’est quelque chose comme ça, je crois, qui me séduisait.»
Adapter le récit au grand écran a été un jeu d’enfant. Toutefois, Wes Anderson a trouvé difficile d’adapter sa technique de réalisation au monde de l’animation. «Je voulais tourner le film de la même manière qu’un film d’action, ce qui, au bout du compte, n’est pas infaisable, mais extrêmement complexe», explique-t-il.
Il s’est retrouvé à participer au processus d’animation plus qu’il ne l’avait prévu. «Je m’attendais à ce que tout soit résolu par d’autres et confié à l’équipe d’animateurs, se souvient-il. Je pensais que j’irais diriger un autre film pendant ce temps. Mais je me suis aperçu très tôt que je ne serais pas satisfait du film en procédant de cette manière. Tant qu’à y consacrer tous ses efforts, pourquoi ne pas continuer et obtenir le résultat désiré?»
Fantastic Mr. Fox
En salle le 25 novembre