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FIKA(S): Un pont entre le Québec et la Scandinavie

Photo: Johan Bävman

Le Quartier des spectacles vire complètement hygge à l’occasion du festival d’art scandinave FIKA(S).

Au programme figurent la musique de la relève, des expositions de photographie et de design et des conférences-causeries pour mieux s’inspirer de nos amis nordiques.

Dans la culture suédoise, le mot «fika» fait référence à la pause-café. Celle-ci consiste à se retrouver entre amis autour d’une collation composée d’une pâtisserie Kanelbulle­ ou d’un sandwich et d’une boisson chaude, idéalement du café.

Les organisateurs du festival du même nom concluent la plupart des événements au programme avec ce rituel.

FIKA(S) se veut d’ailleurs intimiste. «À chaque édition, les gens se rencontrent et discutent à profusion. Ces moments “fikas” donnent lieu à des échanges privilégiés où il n’existe pas de barrières entre les intervenants et le public», s’enthousiasme Christel Durand, fondatrice du rendez-vous bisannuel.

Pour la troisième présentation du festival, les artistes québécois conversent de manière similaire avec leurs collègues scandinaves.

KROY, alias Camille Poliquin, donnera le coup d’envoi au Centre Phi avec ses propres chansons et des reprises de pièces du répertoire scandinave.

Peu de grands noms foulent les scènes, laissant la place libre aux révélations musicales. Certaines se produiront pour la première fois en sol nord-américain, comme la formation Tuvaband, qui assure la première partie de First Aid Kit dans plusieurs festivals européens importants et vient de lancer son premier album.

Au Monument-National, l’artiste folk Marthe Halvorsen offrira également des morceaux inédits enregistrés en Norvège avec une équipe canado-norvégienne.

«On mise sur l’avenir en invitant des gens qui ne sont pas encore très connus. Et puis, avec les prix abordables, le risque à prendre s’avère moins grand», estime Christel Durand.

L’ADN nordique

Les pays scandinaves fascinent pour leurs modèles d’éducation, de famille et de santé, qui les élèvent au rang de nations les plus heureuses au monde.

À la Place des Arts, le Suédois Johan Bävman expose ce progressisme dans ses photographies Swedish Dads, une collection de portraits de pères au foyer de son pays, où le congé parental est échangeable.

«Le Québec et les pays scandinaves sont les plus généreux pour ce type de politique», souligne l’instigatrice du projet. Une conférence explore également les stratégies mises en place par la Suède pour réduire la corruption, un enjeu qui a régulièrement fait les manchettes ici.

L’art de vivre scandinave agit ainsi comme un miroir de la nordicité québécoise.

«Je voulais créer des ponts grâce à FIKA(S), et voir ce que nous pouvons apprendre de ces cultures. Aux deux endroits, on ne disparaît pas forcément en hiver. Les peuples du sud se demandent comment ceux du nord réussissent à sortir par -25 oC, alors que c’est tout simplement un autre rapport à la vie et à la température.»

«Le Québec et les pays scandinaves se comprennent assez bien, de sorte qu’ils peuvent s’enrichir les uns les autres. On peut apprendre de l’autre qui nous ressemble.» – Christel Durand, fondatrice du festival FIKA(S)

«On continue quand même à profiter de la vie dans ces régions du monde. C’est ce qui explique la popularité d’événements comme Montréal en lumière et Igloofest», croit la fondatrice, originaire du sud de la France.

Sans être scandinave, l’équipe du festival pluridisciplinaire se passionne pour les valeurs que véhiculent ces nations.

«L’idée est de partager cette mentalité avec le plus de gens possible, peu importe leur origine. Par exemple, on cultive une conscience environnementale dans la sélection des produits qu’on achète et vend», note-t-elle.

Christel Durand collabore étroitement avec les ambassades, qui transmettent les actualités et le calendrier d’événements à leur réseau. Celle de Suède soutient d’ailleurs l’exposition Swedish Dads.

«Quand je prépare ma programmation, je n’attends pas leur aval, mais c’est important qu’ils se sentent à l’aise. C’est davantage un événement qui rend hommage aux cultures nordiques qu’un rassemblement pour la diaspora», précise la travailleuse culturelle.

Les autres disciplines artistiques ne sont pas en reste.

La Cinémathèque québécoise se penche sur le cinéma muet danois, tandis que la galerie boutique Bref propose un atelier d’introduction au design scandinave et à son potentiel pour réchauffer les décors des maisons construites dans des climats froids.

Du côté de la gastronomie, l’école de cuisine Ateliers & Saveurs démystifie les fameux plats de boulettes de viande et de gravlax qui font la renommée de la cuisine nordique.

Après leurs concerts à Montréal, Marthe Halvorsen et Tuvaband se déplaceront à Sherbrooke et Québec. Pour les prochaines éditions de FIKA(S), Christel Durand
envisage de se concentrer sur la nouvelle génération de musiciens scandinaves et de diffuser leur musique dans le reste de la province.

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