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L’art contemporain pour tous

Julie Lacroix, directrice générale de l’AGAC, et Vanessa Pilon, porte-parole de Papier. Photo: Josie Desmarais

Dans sa nouvelle demeure au Grand Quai du Port de Montréal, le rendez-vous annuel consacré à l’art contemporain sur papier élargit son éventail de médiums.

En 2007, l’Association des galeries­ d’art du Canada (AGAC) organise une première foire proposant des œuvres sur papier, un canevas souvent plus abordable pour les premiers acheteurs. Depuis, Papier rassemble chaque année les œuvres d’une quarantaine de galeries canadiennes auprès des collectionneurs et du grand public.

Autrefois installée dans l’immense centre Arsenal art contemporain à Griffintown, la foire se déplace dans le Vieux-Montréal. La nouvelle configuration promet une expérience plus conviviale avec des kiosques et des couloirs plus spacieux placés dans une seule aire ouverte.

Avec cet emplacement stratégique dans le quartier touristique de la ville, les promoteurs de l’événement cherchent à attirer visiteurs étrangers et promeneurs du dimanche.

«On espère que Papier deviendra un incontournable du calendrier touristique. Mont­réal est en train de s’affirmer sur la scène internationale de l’art contemporain, et la foire vient ajouter une corde à son arc. Elle est cohérente avec le bouillonnement créatif qui nous fait rayonner à l’étranger», affirme Vanessa Pilon, porte-parole de Papier.

Une offre renouvelée

Autre nouveauté cette année, une plus grande variété de médiums sera exposée afin d’inclure plus d’artistes qui ne travaillent pas avec le papier.

«La majorité des œuvres présentées demeurent sur ce médium, mais l’offre sera élargie. L’inclusion va renouveler l’expérience tout en gardant l’essence de la foire qui est d’agir comme une porte d’entrée pour ceux qui débutent dans la collection d’art», estime Vanessa Pilon.

Avec cette ouverture, la directrice générale de l’AGAC, Julie Lacroix, est d’avis que la foire peut multiplier les rencontres entre initiés et néophytes de l’art contemporain : «Papier est capable de faire cohabiter les deux.

Comme on propose d’autres médiums, certaines œuvres seront nécessairement plus coûteuses, mais toujours dans l’idée de rejoindre les deux extrêmes du spectre de publics. Grâce à ce décloisonnement entre experts et nouveaux adeptes d’art, de grandes collections canadiennes qui s’étaient lassées de l’offre répétitive sont maintenant de retour», détaille-t-elle.

Dans la foulée du déploiement, Ubisoft, nouveau partenaire de la foire, présente deux projets spéciaux numériques et une table ronde traitant de nouvelles avenues du numérique qui transforme actuellement le milieu avec des technologies comme la réalité virtuelle et le jeu vidéo.

Transmettre l’étincelle

Vanessa Pilon s’est longtemps privée de l’art contemporain, par peur de ne pas disposer des codes pour lire adéquatement les œuvres. C’est au cours de ses voyages, en s’arrêtant dans des galeries d’art, que sa passion pour le domaine s’est attisée.

«À ma première édition de Papier, je me collais presque sur les murs. Je ne voulais pas être démasquée comme la néophyte. Finalement, petit à petit, j’ai posé des questions, et la barrière avec les galeristes se révèle une illusion. Le manque de connaissances n’invalide pas le goût personnel ni n’empêche le coup de cœur pour une œuvre», croit-elle.

Aux yeux de la pétillante animatrice, l’art revêt un aspect méditatif. «Si les êtres humains prenaient plus de temps pour s’arrêter et se laisser émouvoir, ça réglerait beaucoup de choses», ajoute-t-elle.

Les galeristes se prêtent également au jeu de l’initiation. «Ils savent qu’on a conçu la foire pour les premiers acheteurs, alors ils se rendent encore plus disponibles pour expliquer les pièces que d’habitude», note Julie Lacroix.

La directrice conseille de prévoir plusieurs visites durant la fin de semaine Papier, car les galeristes changent leur accrochage chaque jour.

De plus, une dizaine de tables rondes – un nombre record – portant sur des enjeux qui traversent actuellement l’art contemporain se dérouleront pendant la foire. Des experts du milieu scolaire et du marché de l’art, ainsi que des artistes et des commissaires sont invités à se prononcer au cours de débats allant de l’impact d’Instagram aux récentes lois sur l’exportation. Les conférences seront diffusées en ligne.

La comédienne Karine Vanasse devient ambassadrice de l’événement, après avoir agi à titre de porte-parole de 2014 à 2017, un rôle repris par Vanessa Pilon et Laurent Duvernay-Tardif.

Ce dernier parraine en primeur un volet jeunesse où il invite les jeunes à des activités de médiation inspirées des créations exposées au kiosque de sa fondation éponyme.

Parmi les 46 galeries invitées, la foire accueille de nouvelles venues : la Galerie Deux Poissons de Montréal, Back Gallery Project de Vancouver et quatre galeries torontoises (Christie Contemporary, 10 Years Ago, Zalucky Contemporary et Patel Gallery).

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