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Festival de Petite-Vallée: un été au camp avec Jérôme 50

Jérome 50 et son acolyte Jérome 49 sur la scène du Festival en chanson de Petite-Vallée. Photo: Alexya Croteau-Grégoire / Collaboration spéciale

Passer l’été au camp de vacances vous manque? Ça tombe bien puisque le chanteur Jérôme 50 a enfilé son costume de moniteur et propose de retrouver l’insouciance des étés adolescents dans son spectacle qui fait le tour de la province pour la belle saison.

Qui dit camp de vacances dit chansons de camp. Ne soyez donc pas surpris si les Boom a chick a boom, Si tu aimes le soleil ou Trois petits chats se mêlent sur scène avec les chansons de son premier album solo, La hiérarchill. (Des classiques qui, attention divulgâchage, seront regroupées au sein d’un album surprise à paraître au cours des prochaines semaines).

Ni si Jérôme 49, «son cousin qui fait du rap à Longueuil», vient pousser la note avec lui le temps d’une chanson.

«Le show c’est un camp de vacances. On a du fun. C’est un show pour adultes qui veulent revenir dans la naïveté et la légèreté de l’enfance», explique l’auteur-compositeur-interprète, rencontré par Métro quelques heures avant son spectacle au Festival en chanson de Petite-Vallée.

Naïveté, légèreté, mais aussi indolence, nonchalance: voilà des mots qui résument bien l’univers de l’artiste originaire de la banlieue de Québec.

Sur La hiérarchill, Jérome 50 fait de la langueur adolescente (notre traduction pour chillage) et de la consommation de substances plus ou moins légales de véritables vertus.

Une nouvelle révolution très tranquille en quelque sorte, comme alternative à l’aliénation de la société de consommation.

«Devant les crises humanitaires ou les catastrophes écologiques qui s’annoncent, l’humain a deux choix: courir à sa perte ou chercher à se préserver. Pour se préserver, la meilleure chose est la loi du moindre effort. Faire le moindre et optimiser tous mouvements», précise le grand garçon de 25 ans.

La hiérarchill, c’est le refus d’un système par l’inaction. Si je dis: « Les chilleurs d’aujourd’hui sont les leaders de demain », c’est parce qu’ils ont compris que si l’humain veut survivre, il faut qu’il arrête. S’il ne travaille plus, s’il ne va plus au Dollorama, s’il ne va plus en voiture au festival de Petite-Vallée, c’est peut-être le seul moyen de survivre. C’est ma théorie. »

De la rue à la scène
Après des années à jouer dans les rues du Vieux-Québec, le jeune homme passe un premier été sur la «route des festivals».

«J’ai joué pendant huit étés sur la rue Saint-Jean. C’est le premier été où je ne joue plus dans la rue. C’est le fun, mais la rue c’est hot», s’est-il rappelé avec une lueur dans les yeux.

«J’avais la rue à moi, j’avais des foules. La rue, c’est une belle école pour apprendre à donner un show. Tu compétitionnes contre un camion de pompiers, une parade de chars, une parade de caniches, deux punks, un enterrement de vies de jeunes filles, la canicule… Tout ça devant 150 personnes en même temps. Après ça, jouer sur un stage, y’a rien là. »

Comme Métro a pu le constater à Petite-Vallée, effectivement, y’a rien là. Le jeune homme fait preuve d’une grande aisance sur scène et ses ritournelles accrocheuses comme Chaise musicale, Prendre une douche ou 1,2,3,4 font le reste.

Il faut dire aussi que celui qui répond aussi au nom de Jérôme Charette-Pépin n’était pas en terre inconnue en Gaspésie, lui qui a participé à des camps d’écriture dans le cadre du festival lors de trois étés consécutifs, de 15 à 17 ans, avec comme formateurs Nelson Minville et Patrice Michaud, notamment.

« Passer une semaine à écrire avec des professionnels, ça donne des méthodes de travail:  qu’est-ce qu’on fait quand on a le syndrome de la page blanche, comment faire pour ne pas l’avoir, comment transformer des choses, faire éclater une idée pour ouvrir des horizons auxquels on ne pense pas au départ, écrire en gang, etc. »

Car Jérôme 50 a beau proclamé son amour du chillage dans ses chansons, il reste néanmoins un travailleur acharné lorsque vient le temps de peaufiner ses chansons.

«Je suis un chilleur le soir, mais le jour, je travaille sur mes chansons. Dérangez-moi pas, moi pas je travaille. Mais le soir on joue au frisbee et on se pète la face.»

«Je travaille beaucoup, j’ai déjà des idées pour un deuxième album, et je veux aussi écrire pour d’autres artistes, comme je l’ai fait pour Fanny Bloom. Et à travers ça, j’ai aussi un projet de livre sur lequel je travaille très fort.»

La hiérarchill a demandé presque cinq ans de travail. Et le prochain album studio demandera également du temps.

«Je veux prendre mon temps. Il va être bon en tabarnak», laisse-t-il entendre sans arrogance, précisant que sa démarche d’écriture comprenait d’aller travailler dans un Wal Mart pendant six mois et écouter Blue (Da Ba Dee), d’Eiffel 65, en boucle à chaque matin.

« Et fumer des bats avant d’aller travailler bien sûr ».

On lui laisse le temps de peaufiner son concept, mais ça s’annonce encore une fois très chill.

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