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Vendou: tout en douceur

Le rappeur Vendou
Trèdou, le troisième EP de Vendou, sera offert dès vendredi. Photo: Josie Desmarais/Métro

Le rappeur Vendou vous invite à vivre de petits moments de douceur avec son troisième EP, Trèdou, qui sort juste à temps pour la fin du mois d’août doux.

Membre de l’Amalgame et de la Fourmilière, sidekick de Fouki durant ses spectacles, Vendou s’est aussi autoproclamé «référence internationale en matière de douceur».

Une déclaration bienvenue, mais tout de même audacieuse dans notre époque trouble.

«La douceur, c’est une chose dont on manque en 2019. C’est mon petit combat personnel de répandre ce mouvement-là, explique celui dont le premier EP s’intitulait Doux or Die. C’est un peu idéaliste, un peu naïf, mais ça prend quand même du guts pour faire ça. Le rap, c’est un milieu très masculin, très viril. Il n’y a pas tant de place que ça pour la vulnérabilité, la sensibilité, des trucs qui sont plus proches de moi que d’être show off et de faire le tough

La douceur du rappeur de 27 ans n’est pas rose bonbon ou sirupeuse pour autant.

Elle se manifeste plutôt dans des paroles sensées (et sensibles) livrées sur des beats planants, voire organiques, où les synthétiseurs se marient à merveille avec les bruits ambiants.

Comme sur la pièce Jour de pluie, qui parle d’introspection et de voyage sur fond d’averses et de xylophone.

«Les codes du rap sont vraiment en train d’exploser, affirme Vendou, qui cite notamment le Français Lomepal parmi ses influences. Même si pour certains, les grandes lignes du rap demeurent le gros gars avec ses filles et son char, il y a une vraie ouverture dans le rap en ce moment. La musique se démocratise. Voir d’autres gens qui ont une approche et une attitude un peu plus ouverte, moi, ça m’inspire. Ça me dit que je peux aller dans cette direction sans me faire traiter de fif parce que je suis doux.»

Ce besoin de douceur était manifeste pour Vendou après «l’année la plus folle de sa vie, humainement et professionnellement».

Une année qui a mené à la création de Trèdou, mais également à un album complet de L’Amalgame et à une tournée incessante aux côtés de son pote Fouki.

«Ce sont de nouvelles expériences: les émotions qui entrent et qui sortent, les hauts et les bas de la tournée, réapprendre à vivre sans l’adrénaline des shows. Ce Petit petit (moment doux) [la première chanson du EP], j’avais surtout besoin de le vivre pour moi.»

Au dire de son créateur, Trèdou est aussi beaucoup plus abouti musicalement que ses prédécesseurs.

«J’ai l’impression que c’est la première fois de ma vie que je fais de la musique, admet le jeune homme né à Rosemont. Parce que depuis un an, je me suis équipé: moniteur, carte de son, micro, logiciels, plein de plug-in. J’ai commencé à créer moi-même mon son. Mon objectif en 2019 était de commencer à mixer et de faire du traitement vocal, pour dépasser le spectre de ma voix. Ça fait seulement un an que j’ai l’impression de savoir ce que je fais.»

«J’apprends à partager le gâteau. J’ai même tendance à en prendre moins, parce que je sais que je peux manger dans une autre assiette à côté.» -Vendou, à propos de sa participation au sein de plusieurs projets, dont l’Amalgame et la Fourmilière, en plus de sa carrière solo

Patience

Œuvrer en solo, en duo et dans un groupe demande de la flexibilité, mais apporte aussi un bagage inestimable d’expériences et de points de vue différents.

«Je prends un peu de tous les gens qui m’entourent, souligne celui qui fait aussi partie du mégacollectif la Fourmilière. C’est beaucoup ça, notre vie en 2019, on est très influencé, par nos amis, nos cercles. Je me bâtis là-dedans. Je prends une goutte d’eau et je vais faire pousser mon arbre grâce à ça.»

«Ça prend du temps, de la patience. Mon petit jardin, c’est ma vie, ma chambre, ce que je mange, les gens que je fréquente. Ce sont des choses auxquelles on ne pense pas nécessairement, parce qu’on est dans la vitesse, l’effervescence, le succès, le désir de briller. Être doux, c’est prendre un peu de temps pour soi. C’est mon côté cheezy d’arroser mes plantes, de me laisser du temps et d’être patient.»

Une patience qui le mènera éventuellement à un premier album, lorsque le moment sera venu.

«L’aventure avec Fouki et l’Amalgame, c’est très formateur. Depuis deux ou trois ans, j’accumule beaucoup en apprentissage avant le jour J. Tranquillement, j’y arrive, mais je ne me mets pas de pression. S’il y a un EP avant, c’est ben correct. Il ne faut pas forcer les choses quand on crée.»

Bref, laisser venir les choses, tout en douceur…

  • Trèdou
  • Offert dès vendredi
  • Vendou sera en spectacle le jeudi 5 septembre dans le cadre du festival OUMF

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