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«Rebelles» et «Rêves de jeunesse»: Sur le contrôle de son existence

Rebelles Rêves de jeunesse
«Rebelles» (ci-haut) et «Rêves de jeunesse» prennent l’affiche demain. Photo: Collaboration spéciale

Nouvel exemple de synchronicité au cinéma, les films français Rebelles et Rêves de jeunesse sortent tous deux en salle cette semaine.

Dans les deux cas, il s’agit de récits sur des protagonistes qui doivent renouer avec leurs racines. Un retour à la case de départ, vers des lieux oubliés et peuplés de fantômes qui deviennent le terrain de jeu de westerns contemporains.

«Mon personnage est obligé de renaître en redécouvrant qui elle est, dans la terre, dans le sang», explique en entrevue Cécile de France, l’héroïne de Rebelles, rencontrée lors des Rendez-vous du cinéma français à Paris.

Ce long métrage réalisé par Allan Mauduit (Vilaine) s’apparente à un Thelma & Louise qui aurait été revisité à la fois par Quentin Tarantino et Ken Loach. Une fantaisie tout la fois violente, sociale et hilarante qui propose une fabuleuse sororité au sein d’un trio complété par Yolande Moreau et Audrey Lamy.

«[La femme que j’incarne] est déçue, déchue, et elle s’associe avec ces filles qui doivent aussi se libérer, s’émanciper, développe celle qu’on n’a pas vue au grand écran depuis Mademoiselle de Joncquières. Elles s’approprient leur vie, elles changent leur destinée, leur histoire, et elles sont aux commandes de l’Histoire. Tout est possible quand on prend les choses en main, qu’on a du courage.»

«Il se passe en France un réveil écologique et féministe. J’y vois une ébullition, un peu comme au siècle des Lumières, des questionnements sur les enjeux de l’inégalité et de la liberté.» Cécile de France, héroïne de Rebelles, qui ajoute que c’est surtout le cinéma, en fin de compte, qui a le pouvoir de changer inconsciemment les mentalités, «sans imposer de discours chiant».

Habiter les failles

Plus posé, Rêves de jeunesse flirte avec la fable mélancolique. L’espace d’un été, Salomé (Salomé Richard) se retrouve à travailler à la déchetterie d’un village, tentant de donner du sens à son existence à mesure que son passé rebelle ressurgit.

«C’est un film qui cherche à capter l’air du temps, explique son cinéaste Alain Raoust. En France, il y a eu différentes questions qui ont fait débat. Par exemple, qu’est-ce c’est de voter aujourd’hui? Qu’est-ce que c’est l’utopie? Comment on peut réinventer une autre manière de vive en dehors du mode de vie mainstream?»

Le réalisateur de L’été indien et La cage y répond sans tomber dans l’œuvre à thèses ou à message. Encore mieux, il utilise le pouvoir tactile et poétique de son art afin d’élaborer une conscience différente du monde.

«Une partie de la jeunesse cherche à habiter des zones de lutte, affirme-t-il en parlant de ces endroits situés principalement hors des milieux urbains. Elle tente de construire d’une manière politisée une autre réflexion autour de la vie et du vivant. Comment on peut, aujourd’hui, ouvrir le champ des possibles? Le film essaie de réfléchir à ce que serait un monde qui arriverait à trouver l’équilibre entre les obligations et les devoirs de chacun, les responsabilités écologiques

«Je pense qu’il faut être à la hauteur de ses rêves de jeunesse pour sortir du cynisme ambiant», dit M. Raoust en fin d’entretien.

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