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Parmi les nomades avec la série documentaire «Tribal»

Parmi les nomades avec la série documentaire «Tribal»
«Tribal» Photo: Collaboration spéciale TV5

Au moment où nous sommes plus sédentaires que jamais, pandémie oblige, la série documentaire Tribal jette un regard nouveau sur les dernières tribus nomades de la planète.

Animée et réalisée par le docteur en neuropsychologie Guillaume Dulude, Tribal nous amène aux quatre coins du globe, du fin fond de la jungle indonésienne aux steppes de Mongolie.

Le but de ses expéditions périlleuses? Rencontrer des cultures souvent millénaires, comprendre leurs modes de vie, partager leurs quotidiens et bâtir une relation véritable.

«Historiquement, les humains sont des nomades, mais la tendance des 50 000 dernières années, c’est la sédentarisation. Je trouvais donc important de regarder des sociétés traditionnelles encore en déplacement. C’est intéressant de revenir à la base», explique le spécialiste des communications interpersonnelles, qui est également cinéaste et aventurier à ses heures.

«Le mode de vie nomade est beaucoup plus connecté à la nature. Je voulais cibler ce contact et leurs façons de fonctionner avec les saisons, les animaux et tout l’environnement.»

Pour ce faire, Guillaume Dulude n’a pas hésité à s’immerger totalement. Chaque épisode de la série (qui en compte huit) commence par les premiers contacts entre ces peuples isolés et l’équipe de tournage. Seront-ils acceptés ou bien rejetés au milieu de nulle part? C’est à ce moment que la psychologie et l’expérience entrent en jeu.

«La qualité de la relation est inversement proportionnelle à l’anxiété générée. Si l’anxiété reste basse, on peut créer une bonne relation avec une personne. Je veux donc que la personne ou la tribu que je rencontre sente qu’elle a le contrôle de l’environnement, et non que j’ai le contrôle sur elle.»

«Je m’assure que ma présence est un plus pour la tribu. Je suis toujours conscient de l’espace que je prend et respecteux des codes qui m’entourent.» Guillaume Dulude, animateur de Tribal, à propos de sa rencontre avec les peuples nomades

Le colosse (un ancien nageur de niveau national) aux cheveux longs et à la barbe fournie s’emploie donc à atténuer tout signe pouvant être perçu comme une menace. Il se fait voir tôt, arrive avec des présents utiles au groupe et suit attentivement les indications du leader de la tribu.

Lentement, et en faisant preuve de beaucoup d’écoute, il parvient avec Tribal à faire sa place, même sans parler la langue locale.

«Ce n’est pas mon intention qui garantit le succès de l’interaction, mais la capacité à écouter et à agir au bon moment. Avec l’expérience, j’ai réalisé que les humains ont rarement spontanément le goût d’être agressifs s’ils n’ont pas de bonnes raisons, soutient le communicateur de 36 ans. Parce que c’est très chiant être agressif, c’est beaucoup de travail et d’énergie. Un humain n’a pas vraiment intérêt à être agressif s’il ne sent pas de menaces.»

Des leçons importantes

Une fois la glace brisée, il a l’occasion d’observer les activités traditionnelles du groupe et même d’y participer pendant quelques jours. Une expérience riche en enseignement selon Guillaume Dulude, qui a voyagé dans une centaine de pays.

«Ça fait à peu près 15 ans que je fais dans des tribus comme ça et il y a toujours des leçons à retenir. Personnellement, ça me ramène toujours à des questions fondamentales: qui suis-je?, quelle personne ai-je envie d’être?, quel rôle je veux jouer dans ma communauté?. Les nomades savent très bien qui ils sont et quel est leur rôle dans leur société. Nous, c’est beaucoup moins clair.»

Le docteur en psychologie ne veut pas pour autant idéaliser ces sociétés traditionnelles sous prétexte qu’elles sont plus proches d’une nature mythifiée.

«Si on a quelque chose à apprendre d’eux, ce n’est certainement pas en les mettant sur un piédestal. Ce sont des humains comme nous, mais dans un autre contexte. Point. Il n’y a rien à idéaliser ou à dévaloriser. Ils ne sont pas mieux ou pire.»

«Ce que je veux que les gens retiennent de cette émission, c’est plutôt qu’on a beaucoup d’éléments communs entre les cultures humaines. Il faut apprécier les différences et les choses qui nous rassemblent. C’est ce qui vaut la peine qu’on travaille ensemble et qu’on collabore sur des buts communs.»

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