Ricky Martin: Les parfums du passé
Ricky Martin ne fait peut-être plus courir les foules comme avant, mais ça ne l’empêche pas d’offrir des spectacles dignes de la superstar qu’il a déjà été.
Dommage que ses plus récentes chansons ne soient pas à la hauteur. Car si Ricky Martin parvient encore, en 2011, à rassembler dans un même aréna des milliers de fans, comme il l’a fait hier soir au Centre Bell, ce n’est certainement pas en raison du succès remporté par son dernier CD, Musica + Alma + Sexo, qui n’a fait que passer dans les palmarès.
À vrai dire, la renaissance médiatique du chanteur est en partie attribuable à ses révélations de l’automne 2010, lorsqu’il s’est pour la toute première fois affiché comme homosexuel. S’en sont suivies la parution d’une autobiographie et d’une série d’entrevues chez Oprah et compagnie…
Ricky Martin évoque son cheminement des dernières années dans son nouveau spectacle. Dans une vidéo diffusée en ouverture, il se présente sous les traits d’un prisonnier qui tente de se libérer – littéralement – de ses chaînes. Un peu plus tard, un danseur alignera les mouvements acrobatiques pendant que le témoignage d’un jeune garçon sorti du garde-robe résonnera dans les haut-parleurs.
Le hasard fait parfois bien les choses: Ricky Martin se produisait à Montréal deux mois après le passage d’un autre latin lover, Enrique Iglesias. Contrairement à ce dernier, l’ancien Menudo ne s’appuie pas uniquement sur son sex-appeal pour soulever les cris de la foule. Certes, Ricky Martin ne se gêne pas pour entrouvrir sa chemise au bon moment, mais il se démène avec tant d’ardeur qu’il faudrait être de mauvaise foi pour lui reprocher de recourir à de tels clichés.
Après une entrée en matière rock plus ou moins convaincante, Ricky Martin a réussi à réveiller un public plutôt amorphe en enfilant les tubes Livin’ La Vida Loca, She Bangs et Shake Your Bon Bon dans une ambiance – et un décor – aux allures de cabaret clinquant des années folles.
Les cuivres endiablés se sont par la suite éclipsés pour permettre aux percussions de s’illustrer pendant la portion gipsy du concert, au cours de laquelle le chanteur a proposé une version tout en douceur de Maria. Placée sous le signe de la fête et des rythmes dansants, la quatrième et dernière partie du concert a eu l’effet d’une bombe grâce à une interprétation énergique de The Cup of Life, l’hymne de la Coupe du monde de soccer de 1998.
Une finale grandiose qui nous a fait réaliser que Ricky Martin a grandement besoin d’un nouveau hit s’il veut continuer à se payer des productions aussi élaborées.