À 78 ans, Michel Tremblay signe sa 71e publication
L’auteur des Belles Soeurs est de retour. En grande forme, prêt à s’envoler passer l’hiver en Floride, le Québécois Michel Tremblay a évoqué dimanche sa santé et sa passion pour l’écriture. Qu’on se rassure: les deux vont très bien.
«Ça va très bien, j’ai eu mon plus beau bilan de santé il y a deux ou trois mois», a fièrement assuré l’auteur Michel Tremblay sur le plateau de TLMEP.
Le célèbre amoureux de joual y a présenté son nouveau roman: Victoire! Celui-ci raconte les amours incestueuses d’un frère et d’une sœur, deux personnages récurrents de son œuvre La Diaspora des Desrosiers.
«Les quelques fois où j’ai eu besoin de parler d’un amour parfait, inconditionnel, à la Roméo et Juliette, je me suis servi de ce tabou-là, explique M. Tremblay. Quand deux êtres s’aiment, est-ce que le tabou est aussi important pour eux que pour nous? Je me suis rendu compte que non.»
La religion et la musique
Campé en 1898, dans un coin perdu des Laurentides, son livre fait la part belle à deux de ses obsessions littéraires: le rejet de la religion et la musique.
«J’aime que l’œil entende. C’est pourquoi mes romans sont écrits en deux français différents. Il y a le français des descriptions. Et il y a le français parlé, où l’œil entend autre chose, et passe d’un paragraphe à un dialogue. La géographie n’est alors pas la même.» -Michel Tremblay
Avec, toujours en ligne de mire, la religion catholique qu’il critique depuis des décennies.
«Pendant 250 ans, on s’est fait dire qu’on était niaiseux et qu’il fallait suivre la religion catholique. On était sous le joug de l’obéissance. On ne peut pas l’oublier.»
Apprendre qu’on est vieux
Interrogé sur la pandémie, l’auteur québécois indique non sans humour qu’elle lui a «officiellement appris» qu’il était vieux.
«Pendant la pandémie on s’est mis à parler [de l’âge] tous les jours. J’étais dans les gens à risque. Ce que j’ai le plus haï c’est quand M. Legault a sorti le mot «sage». Je refuse d’être un sage!!»- Michel Tremblay
Les doutes, la peur de se répéter, les affres de la maladie. Michel Tremblay, du haut de ses 78 ans, affirme avoir connu tout ça.
«C’est normal pour un écrivain qu’à un moment donné il se mette à faire un ménage dans sa vie. Tu te demandes: est-ce que je me répète? Est-ce que j’ai encore des choses à dire?»
Malade, et privé d’écriture pendant un an, M. Tremblay a alors le déclic.
«Quand la force m’est revenu, que j’ai pu m’asseoir pour continuer à travailler, ça a été l’un des plus beaux moments de ma vie.», assure-t-il.
«Vive le Québec libre!»
Autre amoureux des mots québécois, autre auteur engagé: Emile Bilodeau.
Après avoir remporté le Félix de l’interprète masculin de l’année lors du Gala de l’ADISQ la semaine passée, il a interprété dimanche la chanson Freddie Mercury.
Il est notamment revenu sur sa déclaration «Vive le Québec libre!» durant le gala.
«Ce sont des beaux mots que Charles De Gaulle nous a donnés, a-t-il déclaré. Je trouve que c’est important de montrer qu’on est fiers d’être Québécois.»
Arborant un chandail avec le hashtag Black Lives Matter, le chanteur s’est ensuite positionné contre la Loi 21 sur la laïcité.
«Je crois qu’il y a moyen d’assurer la laïcité de l’État sans enlever le pouvoir économique à des minorités qui subissent déjà un regard désobligeant et souffrent de racisme systémique.» -Emile Bilodeau
Ses paroles ont terminé d’évoquer cette diversité qu’il lui est si chère. Dans un langage que n’aurait d’ailleurs pas renié Michel Tremblay.
«La vie c’est aussi sexy/ Que les dents en avant de Freddie Mercury/Elles sont pas toutes drettes et c’est correc’/Parce que ça serait plate en maudit/Si on était tous pareils/ Si on croyait tous au même soleil.»