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Un départ à ­Sundance pour le court métrage ­«Les grandes claques»

Un départ à ­Sundance pour le court métrage ­«Les grandes claques»
«Les grandes claques» présente avec sensibilité et humour les défis qu’impose la solidarité entre un parent (Steve ­Laplante) et son enfant (Lilou ­Roy-Lanouette). Photo: Gracieuseté Étienne ­Roussy

Dans quelques jours, ­Les grandes claques, nouveau court métrage de la réalisatrice ­Annie ­St-Pierre, sera présenté en première mondiale au ­Festival du film de ­Sundance. Métro s’est entretenu avec cette cinéaste passionnée à propos de son film et des obstacles de la pandémie.

« 24 décembre 1983, 22 h 50. Julie et ses cousins ont mangé trop de sucre, le ­Père ­Noël est en retard et ­Denis, seul dans sa voiture, angoisse à l’idée de remettre les pieds dans la maison de son ­ex-belle-famille pour venir chercher ses enfants. »

Dans ­Les grandes claques, ­Annie ­St-Pierre revisite les ­Noëls d’autrefois, leur ambiance excessivement féérique, l’euphorie collective et l’émerveillement des enfants, pour y planter le contraste d’un scénario réaliste : les tribulations d’un père fraichement divorcé, le désenchantement de sa fille face à la vulnérabilité de son géniteur et la solidarité qui jaillit spontanément dans son jeune cœur.

« ­Je me suis inspirée d’émotions vécues pour raconter ce moment où l’enfant perd sa naïveté et doit acquérir une nouvelle empathie afin de soutenir son parent. C’est aussi un coming of age pour son père, qui approfondi avec courage le lien avec sa fille, au risque d’être humilié », raconte ­Annie ­St-Pierre.

La réalisatrice, déjà célébrée pour ses précédentes réalisations telles que ­Migration amoureuse (2007) et ­Fermières (2013), se dit extrêmement privilégiée d’avoir été sélectionnée par le ­Festival du film de ­Sundance pour le lancement de son film, dans une période hélas compliquée pour l’industrie du cinéma.

« J’ai déjà été chanceuse de pouvoir filmer juste avant le début de la pandémie, ­dit-elle. Mais je suis solidaire avec tous les autres réalisateurs qui doivent attendre, car il n’y a rien de plus frustrant quand on est cinéaste que de ne pas pouvoir tourner. »

Annie ­St-Pierre a d’ailleurs un projet de tournage en suspens depuis un an. Ce long métrage intitulé ­Le ­Plein potentiel, un documentaire sur les coachs de vie, est déjà écrit et financé mais doit encore attendre pour passer en production.

« ­Je n’ai pas envie de filmer des gens avec des masques, de parler de fin du monde ou de pandémie mais, cette situation me donne envie de revoir ma façon de filmer : de plus petites équipes, des tournages plus intimistes… » Annie ­St-Pierre, cinéaste

De nouvelles façons de faire

« ­Comme tout le monde, je n’en peux plus d’entendre le mot « réinventer », plaisante la cinéaste. Mais en même temps, je me dis que c’est une chose que les artistes sont déjà habitués de faire, s’adapter aux contraintes. »

Elle affirme que la situation ne lui inspire certainement pas de scénario pandémique, d’ambiances de fin du monde et de protagonistes masqués… ­Mais pourquoi pas des tournages plus intimistes, des équipes plus petites et une nouvelle façon de diffuser ses films ?

« ­Ce qui me manque le plus, c’est de voir la face du public et sa réaction quand il visionne un film, ­reconnait-elle. Mais, en attendant, on cherche des façons de diffuser en ligne, parce que rien ne peut empêcher ceux qui ont envie de créer, puisqu’il faut que ça continue en attendant de se retrouver physiquement ! »

Le ­Festival du film de ­Sundance aura lieu du 28 janvier au 3 février. Le public qui s’y inscrit pourra visionner ­Les grandes claques sur sa plateforme en ligne. D’autres sélections du film en festival seront annoncées sous peu.

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