Mindy Kaling, celle qui brise les plafonds de verre à Hollywood
Les fans de la célèbre scénariste, actrice et productrice américaine Mindy Kaling ont pu en apprendre davantage sur sa démarche artistique lors d’un entretien accordé dans le cadre de C2 Montréal, mardi.
Mindy Kaling s’est fait connaître grâce à son travail dans la comédie de situation The Office. Véritable modèle pour les femmes de couleur dans une industrie souvent pointée du doigt pour son manque de diversité, elle a brisé de nombreux plafonds de verre en créant des projets inclusifs à grand succès comme The Mindy Project, Never Have I Ever et, tout récemment, Sex Lives of College Girls.
La plateforme de diffusion de C2 Montréal a connu des ratés chez plusieurs internautes mardi, comme chez la représentante de Métro, qui n’a pu assister qu’à environ la moitié de l’entretien que l’actrice a accordé à l’animatrice Anne-Marie Withenshaw.
Malgré tout, nous avons eu droit à quelques tranches de vie inspirantes de celle qui se décrit comme une «nerd» de comédie et qui planche actuellement sur le scénario du prochain film de la franchise Legally Blonde.
Le secret pour réussir dans ce milieu est la persévérance. C’est à la fois juste et injuste. On n’a pas à être talentueux pour avoir du succès. Par contre, il faut être fait fort pour gérer le stress.
Mindy Kaling
«La voix des minorités»
Être une femme de couleur à la tête de plusieurs projets télévisuels vient avec une charge mentale, estime Mindy Kaling. «Je ressens souvent la pression d’être la voix des minorités», dit-elle.
Elle cite en exemple l’immense succès de sa comédie Never Have I Ever, offerte sur Netflix, dont l’intrigue tourne autour d’une adolescente d’origine indienne en deuil de son père et qui rêve de perdre sa virginité.
«Comme c’est la seule série qui met en scène une famille d’origine indienne aux États-Unis, je reçois beaucoup de messages de gens qui sont déçus que ça ne ressemble pas davantage à ce qu’ils ont vécu. Ils le prennent personnel!»
Mindy Kaling raconte par ailleurs se faire approcher régulièrement par des personnes issues de la diversité qui lui demandent conseil pour réussir à Hollywood. «Je mentirais si je disais que je n’étais pas jalouse de mes pairs qui n’ont pas à composer avec ces enjeux. Je ne crois pas que ça arrive souvent à Steve Carell ou Greg Daniels», donne-t-elle comme exemples.
Malgré tout, la comédienne et scénariste dit prendre de plus en plus le temps de lire des scripts et de rencontrer la relève dans son milieu. «Ce sont souvent des femmes de couleur et des voix jeunes et marginales. Je sens une connexion avec elles», dit celle qui se dit inspirée par les jeunes créatrices comme Michaela Coel.
Elle-même dit s’être toujours perçue comme une marginale. «Ce qui m’a sauvée est que ma confiance en moi est en totale inadéquation avec mon apparence et mes habiletés!» blague-t-elle.
Malgré son succès, Mindy Kaling dit toujours vivre de l’insécurité, notamment par rapport au vieillissement. «Où sont les femmes de 50 ans et plus? On en voit seulement une poignée à la télévision, déplore-t-elle. Comme si on était des athlètes qui doivent prendre leur retraite après quelques années de métier!»