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Louis-José Houde démasqué

Photo: Collaboration spéciale

Avec Le show caché 2, Louis-José Houde propose un tout autre spectacle que celui offert avec Les heures verticales. Filmée le 21 décembre dernier au Cabaret du Mile End, cette prestation où la rockstar de l’humour se dévoile pas mal fait déjà partie «de ses plus beaux souvenirs de carrière». (Si on exclut, bien sûr, les merveilleux moments vécus par LJH à l’époque où il était danseur de calypso au Casino de Monte-Carlo. Mais ça, c’est une autre histoire. Pour la connaître, voir le DVD, disponible mardi.)

Dans Le show caché 2, vous donnez un coup de pied à une poule, vous mangez du chien, vous blessez un enfant…
… je flatte ma sœur sur la cuisse aussi…

… ça vous a fait du bien d’en parler?
Est-ce que tout ça est vrai? [Moment de réflexion…] Oui, tout est vrai! En fait, ce qui est le fun avec Le show caché, c’est que le matériel est conçu pour le contexte; un contexte de cabaret. Je suis donc moins pudique. Je me permets de, iiiiiieeesssh, dévoiler quelques p’tites affaires qui ne sont pas nécessairement plus crues ou personnelles, mais… Tsé, comme lorsque je parle de mon amour pour les masques de hockey. Ce n’est pas vrai que j’ai l’air hot. Ce n’est pas vrai que les filles, après mon show, se disent : «WAOUW! Quel homme!» Elles font plutôt: «Quel tata.»

Vous abordez aussi le fait de «se mentir à soi-même», en parlant notamment de tous ces gens qui tentent de se déjouer chaque matin avec un cadran dont ils ont eux-mêmes avancé l’heure. (Quoi? Ce n’est pas la vraie heure?! Yes!) Cela dit, quand vous écrivez, est-ce que vous devez être 100 % honnête avec vous-même? Ne pas vous mentir, jamais?
C’est vrai que ça arrive, dans l’écriture, qu’on se mente beaucoup… Avec les années, j’ai appris à ne pas le faire. Je perds moins de temps à écrire des affaires qui ne sont pas moi ou qui sonnent comme quelqu’un d’autre. Des fois, j’écrivais de quoi pis je me disais ben non! Ça, c’est Laurent Paquin! Ou, oups, ça c’est Martin Petit! C’est comme en chanson: chacun a un son.

Dans une anecdote mettant en scène la chanteuse des Cranberries, vous dites vouloir faire quelque chose «au nom de l’humour»! [«Au nom de l’humour, je devrais fermer ce hublot!»] Est-ce qu’il vous arrive de faire des choses uniquement pour pouvoir faire rire votre public en les racontant après?
Oui! Bon, je n’ai peut-être pas d’exemple précis, mais il m’est arrivé d’aller dans un événement qui ne m’intéressait pas trop, en me disant: «Au pire, je vais recueillir deux ou trois observations qui ont de l’allure!» Tsé, par exemple, un brunch platte. J’haïïïs les brunchs! Des fois, je vais dans les brunchs juste pour revenir avec du mépris qui va ensuite se traduire en humour.

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Donc, si on vous croise dans un brunch…
C’est sûr que je suis là pour trouver du matériel! Je suis là pour gagner ma vie!

Malgré votre personnalité scénique, vous semblez être quelqu’un d’assez discret. On sait déjà que vous êtes un grand lecteur. Dans ce spectacle, vous dites aussi écrire dans le parc, collectionner les masques et rêver d’être en coton ouaté plutôt que dans un bar, lorsque le cadran indique 12 h 07 am.
C’est vrai. Ce n’est pas lourd à porter, pas du tout, mais les médias et le public pensent toujours que je suis un gars qui adore la techno. Alors que je déteste, mais je déteste, tout ce qui est techno! Je suis un grand, grand, grand tranquille. J’ai une capacité à la solitude extrême.

Cette capacité ressort particulièrement dans ce spectacle…
Oui. Il y a un numéro qui s’appelle «le monde parle trop». Bon, le monde ne m’énerve pas vraiment, c’est juste que j’aime vraiment la solitude. Ma mère, c’est une solitaire, elle est très loner. Et mon père, c’est monsieur people, il aime le monde, les rassemblements. Les deux me servent dans ma vie. Je suis chanceux. Je n’ai pas peur de faire de longues séances d’écriture, seul. Et quand je rencontre les gens pour mon métier, après les shows, pour les autographes et tout ça, je deviens mon père.

Sur scène, vous parlez à quelques reprises du fait d’être devenu «un p’tit monsieur», en opposition à votre père, «un GRAND monsieur». Est-ce un phénomène strictement masculin? Car devenir une p’tite madame, ça n’a pas la même classe…
Heille, c’est vrai! Un p’tit monsieur, c’est mieux qu’une p’tite madame! Je ne sais pas pourquoi, une p’tite madame, ça semble moins glorieux. Mais je pense que les filles, vous devenez des p’tites madames aussi, tranquillement. C’est de cette transition-là dont je traite dans les numéros, les premiers réflexes qui rentrent…

Vous avez trouvé votre voie dans la vie grâce à l’humour. Vous en parliez d’ailleurs dans Suivre la parade, où vous racontiez vos démarches pour vous inscrire à l’École de l’humour afin de «devenir plaisantin». Mais votre voix, là, la p’tite, aiguë, celle que vous prenez quand vous parlez comme ça, là [oui, on l’a prise], vous l’avez trouvée quand?
Ah! D’abord, bravo pour l’imitation! Ayoye… C’est assez récent en fait. Quand j’ai commencé, à 19 ans, je voulais avoir l’air plus vieux sur scène et je me donnais des airs de gars de 30 ans. Maintenant, c’est l’inverse. Plus je vieillis, plus je me crisse de quoi j’ai l’air. Cela dit, je ne sais tellement pas comment cette voix est montée à la surface… Ah! Dans le premier Show caché, je faisais un Ewok et j’ai utilisé cette intonation. Ç’a été une révélation!

Dans le générique, on entend la musique de Pat Watson. Un choix musical inspiré par l’endroit où vous avez joué, le Cabaret du Mile End?
Non, en fait, j’avais déjà utilisé la musique de Patrick Watson dans mon premier Show caché, et puisque Le show caché, ça devient une série, on trouvait ça cool de ramener le même thème musical pour créer une espèce d’unité. En plus, quand j’étais dans la loge et que la chanson partait, je sentais que les gens la reconnaissaient. Il y avait des : «Woo! Woo!» dans la salle.

Dans ce spectacle, vous parlez de votre immense amour du hockey, ainsi que de votre grand amour des femmes, auxquelles vous rendez d’ailleurs hommage. Si, pour une raison qui nous échappe, mais qui serait vraiment d’importance planétaire, vous deviez absolument, mais absolument, choisir entre vos deux passions, vous choisiriez quoi?
C’est sûr que je choisirais les femmes! Écoute! Si j’avais 8 ans, je te dirais peut-être : «Eeeeewww, les filles! Elles sont connes!» Mais là…! Reste que j’aime quand même beaucoup, beaucoup le hockey… J’y repense, là, et une équipe de filles de hockey… Hm.

Le show caché 2
En magasin dès mardi

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