Transcendence: Johnny Depp sans artifices

Johnny Depp joue un réputé chercheur dans le domaine de l’intelligence artificielle dans son nouveau film, Transcendence.

Les fans de Johnny Depp seront peut-être stupéfaits de découvrir que dans son plus récent film, le thriller technologique Transcendence (Transcendance), l’acteur caméléon ressemble à… Johnny Depp. «Je savais dès le départ qu’il n’y aurait pas de cheveux roses, de nez de clown, de souliers de Ronald McDonald», dit Depp, qui a pris l’habitude d’accepter des rôles demandant plus qu’un peu de maquillage blanc, de Tonto dans Lone Ranger au Chapelier fou d’Alice in Wonderland.

Mais dans Transcendence, le seul maquillage derrière lequel Depp se cache est celui qui montre la détérioration physique de son personnage, le génie de l’informatique Will Caster, après qu’il a été exposé à des radiations. «C’est toujours plus difficile de jouer ce genre de rôle plus près de la surface, de ce qu’on est réellement. On se sent vulnérable, croit Depp. J’ai toujours essayé de me cacher, parce qu’en partant je ne peux pas supporter mon apparence. Je crois que c’est important de changer chaque fois, de trouver quelque chose qui est aussi intéressant que possible pour les personnages qu’on joue.»

Éventuellement, la conscience du Dr Caster sera téléchargée dans un immense ordinateur, ce qui le gardera «en vie», mais en faisant de lui un fantôme dans la machine – et un visage sur un écran vidéo. «Je me suis senti un peu comme Max Headroom [un personnage britannique fictif qui est une intelligence artificielle], admet l’acteur. J’imagine que le pire dans tout ça, c’est que ça m’a plu. J’aimais bien être dans ma petite pièce sombre alors que mes covedettes étaient de l’autre côté. Nous n’arrivions même pas à nous trouver, parfois.» Et il semble que de jouer cette version prémonitoire de ce que pourraient devenir les intelligences artificielles sophistiquées n’a pas dégoûté Depp de l’idée d’éventuels avancements technologiques. «N’ayant moi-même pas d’intelligence, j’ai bien hâte de gagner quelque chose… que ce soit artificiel, superficiel ou super tout court», ironise l’acteur.

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Blague à part, Depp admet qu’il est un peu réfractaire aux nouvelles technologies – surtout celles que les gens peuvent tenir dans leurs mains. «Les choses tournent tout le temps mal entre moi et la technologie. Je ne suis pas à l’aise avec elle et j’ai un cerveau trop vieux jeu et stupide pour la comprendre, assure-t-il. N’importe quoi que je dois attaquer avec mes pouces me fait sentir idiot. Alors j’essaie d’éviter le tout autant que possible – pour protéger mes pouces, bien sûr.»

Et il y a aussi le fait que quand il réussit enfin à s’habituer à une nouvelle technologie, le monde est déjà passé à autre chose. «Pensez à la rapidité avec laquelle la technologie évolue. Les choses deviennent obsolètes très, très rapidement, dit-il. Alors, disons que Will Caster, dans 15 ans, sera dans une pièce étrange quelque part à Las Vegas, et que les gens glisseront des 25 sous à l’intérieur de lui. Plausible, non? Qui a encore un lecteur de CD? C’est fini tout ça.»

Transcendence
En salle dès vendredi