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Après la pluie… les Francos

Photo: Yves Provencher/Métro

Temps gris, gouttes de pluie, fond de l’air froid, public plus clairsemé qu’à l’habitude… Le temps n’a pas été clément pour l’ouverture des FrancoFolies de Montréal hier, mais les artistes de cette soirée en quatre temps ne se sont pas laissés abattre.

Bertrand Belin
Plusieurs parapluies parsemaient le parterre devant la scène Ford dès 18 h hier, alors que le Français Bertrand Belin (sensation dans l’Hexagone, mais encore méconnu ici) s’acquittait de la tâche d’ouvrir ce spectacle d’ouverture en quatre temps. L’élégant chanteur à la voix profonde a alterné les pièces de son nouvel album Parcs (voir notre critique en page 35) et quelques incursions vers son précédent, l’acclamé Hypernuit (et vers des petits monologues frôlant l’absurde). Hasard? C’est sur la très à propos Un déluge que sa performance (qu’on regrette de ne pas avoir vue dans un contexte intérieur et plus intimiste) s’est achevée, devant un nombre grandissant de courageux bravant les averses…

Klô Pelgag
La pluie s’était arrêtée pour la seconde partie signée Klô Pelgag. Habillée en squelette (!), l’excentrique artiste était entourée, notamment, d’un contrebassiste accoutré d’un slip et d’une cape rouge, et d’un batteur à casque de bain. Des costumes qui convenaient bien aux moments surréalistes ménagés par la chanteuse entre les pièces de son envoûtante Alchimie des monstres. Le personnage absurde de Klô en a sûrement déstabilisé plus d’un mais, à en juger par les rires et les exclamations de plus en plus marqués, a fini par conquérir la foule.

Jimmy Hunt
Présenté par le parrain de la fête lui-même, Louis-Jean Cormier – qui a dit de Maladie d’amour qu’il s’agissait du disque qui l’avait «le plus jeté sur le cul cette année», Jimmy Hunt, avec sa dégaine de rockeur (cheveux dans les yeux, lunettes de hipster sur le nez) a fait grimper d’un cran l’énergie sous le ciel gris, devant un parterre se remplissant de plus en plus. «Hey, il fait beau finalement! C’est cool» a lancé le charismatique ex-leader de Chocolat entre deux pièces bien rock, pour lesquelles il pouvait compter sur de solides musiciens, notamment François Lafontaine (Karkwa) au clavier. Bref, Hunt a fait augmenter la froide température du Quartier des spectacles juste à temps pour la pièce de résistance…

Louis-Jean Cormier
Fans de Karkwa ou inconditionnels de La Voix? Quoi qu’il en soit, les cris aigus fusaient du parterre quand Louis-Jean Cormier, l’attraction principale de cette soirée d’ouverture, est apparu sur la grande scène. «Salut Montréal! Ça sonne bien de dire ça! a d’entrée de jeu lancé le chanteur, tout sourire. Je veux que tu passes la soirée de ta vie!»

Et même si le soleil n’était pas au rendez-vous et que le froid engourdissait un peu la foule, il s’y est employé, à faire passer une belle soirée aux gens, Louis-Jean. Et force est d’admettre que l’artiste a sur scène un magnétisme et une aisance palpables. Passant des pièces solos de son Treizième étage (Bull’s Eye, J’haïs les happy ends) à de vieux succès de Karkwa (dont il a évoqué les nombreuses présences aux FrancoFolies au cours des 15 dernières années), comme L’épaule froide, Cormier n’a pas oublié des incursions du côté de Félix Leclerc et de Gaston Miron (dont il chantera les mots le 22 juin aux côtés des autres hommes rapaillés), offrant du coup un bon tour d’horizon des nombreuses facettes de son talent.

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«Mon ami Martin Léon dit souvent que la musique, ça unit les gens par en dedans, a cité Cormier avant de joindre le geste à la parole en entonnant Tout le monde en même temps, pièce de son album solo qui n’a pas son pareil pour créer un esprit de communion dans une foule.

Au moment de mettre sous presse, Louis-Jean faisait planer la foule avec L’étau se resserre, et on pouvait d’ores et déjà affirmer qu’il a valu la peine de braver le temps maussade pour aller le voir.

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