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Nouvelle adresse: pourquoi encore une journaliste?

Nouvelle adresse Photo: ICI Radio-Canada Télé

Lundi, après la finale très prévisible des Chefs, Ici Radio-Canada Télé dévoilait sa série Nouvelle adresse, marquant du même coup le retour de Macha Grenon au petit écran. Jusque là, que des bonnes nouvelles.

On s’installe pour le visionnement et les premières images sont séduisantes. Le ton est léger, malgré la lourdeur du sujet, et madame Grenon vieillit merveilleusement bien, son charisme crève l’écran. C’est prometteur.

Les personnages se dévoilent, tout doucement. Mère monoparentale de trois ados, elle combat un cancer coriace et sa vie culbute. Jusque là, j’aime ce que je vois.

Pourquoi alors est-ce que la série, encore une fois dans notre télé, s’articule autour d’une journaliste? Pourquoi pas une responsable des RH dans une banque? Ou encore une assistante à la direction? Une préposée aux bénéficiaires? Tout, mais pas encore un personnage principal dans le monde des médias avec l’aura l’entourant.

Sans faire de recherches, j’ai cinq séries québécoises en tête avec des femmes qui écrivent ou évoluent dans le monde artistique pour gagner leur vie. Est-ce devenu interdit pour un scénariste de prendre une distance de sa réalité avant de pondre une série?

Nouvelle adresse ne me déplaît pas, je vais probablement suivre la saison cet automne. Mais je dois avouer être déçu du manque d’audace chez les scénaristes. Il y a un monde à l’extérieur de Montréal où les femmes de carrière ne travaillent pas forcément dans un journal ou une boîte de publicités. On les appelle, affectueusement, la majorité des Québécoises à la tête d’une famille.

Il y a de grosses pointures derrière la série et ça se sent. C’est d’ailleurs très bien réalisé, bien joué et le texte aussi s’ouvre sur de belles émotions. C’est vraiment la fâcheuse habitude d’éviter les contextes «normaux» et «ennuyeux» qui m’agacent.

Le Québec existe à l’extérieur du 514 et du rêve de travailler à la pige ou avec un horaire flexible.

Une série à suivre, parce que ça fait tout de même du bien d’avoir autre chose que des comédies légères sur nos écrans. Jouer dans les zones de gris, c’est un beau luxe. Mais plus de changements, comme les aventures d’une propriétaire de cantine, par exemple, ça serait encore un plus beau luxe.

Pensez-y.

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