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Le pain et le vin: culture alimentaire 101

Photo: Gilbert Duclos/collaboration spéciale

Avec ses références aux tartines d’herbes salées du Bas-du-Fleuve au goût persistant, au porc, au maïs ou au «potage mêlé», la pièce Le pain et le vin, présentée à Espace Libre, offre un panorama éclaté des mœurs alimentaires d’ici depuis 1608.

Quel est le remède au scorbut? Quel impact la Conquête anglaise a-t-elle eu sur l’alimentation? Doit-on préférer le cidre local au vin importé? Tout au long de la pièce Le pain et le vin – un texte d’Alexis Martin mis en scène par Daniel Brière –, ces réflexions sérieuses sur l’alimentation canadienne-française s’immiscent à travers des sauts chronologiques dans l’Histoire.

L’excellent Alexis Martin y joue Émile de Brüning, un conférencier spécialiste en alimentation. La causerie qu’il donne sera, sur scène, entrecoupée de tableaux où Champlain, des Amérindiens, des colons, Jean de Brébeuf, sans oublier Jehane Benoit, cette encyclopédie vivante de l’alimentation – pour ne nommer que ceux-là – livreront leurs réflexions sur ce que nous mangeons et sur nos habitudes liées à la nourriture, depuis la Nouvelle-France jusqu’à la crise du verglas en 1998.

La présentation de Brüning prend place à «l’institut». On comprend rapidement de quel type d’institut il s’agit; et les personnages, un peu «fêlés du bocal», vêtus de jaquettes d’hôpital vers la fin du spectacle, ont un côté fort attachant tout en étant un peu chaotiques. La mise en scène est juste, fait bien ressortir ces moments de folie et les lie aux tableaux sans que ça soit incongru, tout en faisant rigoler le public. Les huit comédiens, qui interprètent chacun plusieurs personnages, habitent tous habilement leurs rôles.

La scénographie est originale et inventive; que ce soit grâce à la trappe dans le plancher d’où entrent et sortent les comédiens, aux accessoires suspendus ou dont les usages se transforment selon les besoins, ou encore au tapis gazon de la scène qui se retrouve également sur les bancs où sont assis les spectateurs.

On ressort de la pièce satisfait de son humour, de son éloquence et de son originalité. Mais certaines scènes plus obscures, voire maladroites – le souper de famille qui tourne au drame, par exemple – nous laissent un goût moins agréable en bouche. Un peu. Pardonnez le jeu de mots.

Trilogie
Le pain et le vin boucle la boucle de la trilogie intitulée L’histoire révélée du Canada français, 1608-1998, après Invention du chauffage central en Nouvelle-France et Les chemins qui marchent.

  • La pièce a d’abord été présentée au printemps dans le cadre du Festival TransAmériques.
  • Nul besoin d’avoir vu les autres volets de la trilogie pour apprécier celui-là.

Le pain et le vin
À Espace Libre
Jusqu’au 11 octobre

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