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Freeklane: entre tradition et modernité

Photo: collaboration spéciale

C’est Freeklane, la jeune formation qui fait vibrer l’Algérie, qui ouvre vendredi soir le Festival du monde arabe (FMA).

Freeklane (de free, libre en anglais, et iklane, esclave en berbère) aura l’honneur d’assurer la soirée d’ouverture de la 15e édition du FMA. Le moment promet d’être magique grâce au savant dosage musical de ce groupe de quatre musiciens qui, en s’appuyant sur des musiques traditionnelles comme le raï, le gnawa ou le chaâbi algérien, intègrent des influences entraînantes dont le reggae et le rock, voire le funk, sur des mots arabes ou français, dans un grand exutoire. Entretien avec Chemseddine Abbacha, leader, parolier et chanteur.

Le nom du groupe évoque à la fois l’esclavagisme et la liberté: êtes-vous une formation politisée?
Pas vraiment. C’est plutôt une question identitaire. Iklane, c’est parce que nous sommes presque tous Berbères dans le groupe, mais avant tout Algériens. Alors que free, cela signifie que nous sommes ouverts. Nous faisons partie de cette nouvelle génération qui est connectée sur le monde entier. Cela veut aussi dire que nous sommes libres du point de vue musical.

En quoi votre formation se démarque-t-elle des autres groupes algériens?
Les sujets qu’on aborde sont un peu spéciaux par rapport aux autres. On essaie de parler de l’individu algérien, de ce qu’il vit dans sa journée ou dans sa vie. On parle aussi de l’amour, de son côté positif et de son côté négatif, de l’espoir, de la liberté, de l’identité, de la hiérarchisation sociale, de l’immigration et de la clandestinité. Ce sont des thèmes qu’on retrouve sur l’album Lalla Mira, en plus de la question du mariage qui est un problème en Algérie, car beaucoup de jeunes, bien qu’ils soient instruits, n’ont pas les moyens financiers de se marier.

«Si les styles musicaux sont comme des roses, on en prend une de chaque couleur pour en faire un bouquet qu’on offrira au public.» – Chemseddine, leader et chanteur de Freeklane

«Placé à mi-distance entre la misère et le soleil» donc, pour reprendre une fulgurance de l’Algérien Camus?
Oui, exactement. On essaie aussi de canaliser l’énergie pour en faire quelque chose de positif. On souhaite donner de l’espoir aux jeunes Algériens, même si on sait que leur situation est difficile parce qu’on vit dans un pays en voie de développement et qu’on éprouve, comme partout dans le monde, des problèmes sociaux. L’Algérie a connu des moments critiques, mais on a beaucoup appris de tout cela. Maintenant, on cherche à rebâtir ce qui a été perdu et, même musicalement, on essaie d’être optimistes dans la mélancolie.

5 événements à ne pas louper au FMA (à part Freeklane)

Bouton-vert_01 Ayrad
Six multi-instrumentistes qui proposent un métissage de musique andalouse, reggae, berbère, latino et groove, et d’improvisations.
Au Cabaret du Mile-End mardi à 20h.

Bouton-vert_02Jewish Roots & Turkish Blues
Avec l’ensemble Shtreiml, dirigé par une pointure mondiale de l’harmonica, et Ismail Fencioglu, un maître du oud, un univers musical qui fait le pont entre la musique klezmer, celle dont on ne sait jamais si elle est triste ou joyeuse, et la musique turque.
Le 2 novembre à 20h à la Salle Claude-Léveillée de la Place des Arts.

Bouton-vert_03Kader Japonais, le prince du raï
Première présence en Amérique du Nord de cet Algérien de réputation internationale.
Au Théâtre Rialto le 7 novembre à 20h.

Bouton-vert_04Baba Noël
Un film de Walid Mattar sur la clandestinité et la réalité des sans-papiers en France.
Le 2 novembre à 17h au Cinéma du Parc.

Bouton-vert_05Drôles de Métèques
Un show d’humour gratos officié par plusieurs humoristes de la jeune scène montréalaise issus de l’immigration.
Vendredi à 18h30 à L’Escalier, au 552, rue Sainte-Catherine Est.

 

Freeklane
Festival du monde arabe

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