Nouveau départ pour Sarah Bourdon
Après une longue tournée avec Yann Perreau, Sarah Bourdon s’apprête à reprendre le devant de la scène avec son deuxième album solo, Mouvement, sur lequel elle assume son amour pour la soul et la pop et… son bonheur!
La route a été longue et sinueuse pour Sarah Bourdon entre son premier album (justement intitulé La longue trail), paru chez Big Fat Truck, et le moment où elle a finalement signé avec Audiogram. «Il y a eu un bon trois ans où je me demandais où s’en allait ma vie», avoue la chanteuse.
Le moment magique s’est finalement produit à un spectacle des sœurs Boulay au Zoofest, où elle jouait à titre d’artiste invitée et où se trouvait aussi Philémon Cimon, d’où la présence des gens d’Audiogram. «Ils m’ont vue et se sont montrés intéressés à signer avec moi, se souvient l’artiste. À ce moment-là, j’avais déjà pas mal de tounes d’écrites et de maquettes enregistrées. Donc, il y avait déjà un bon bout de chemin de fait.»
C’est que Sarah Bourdon ne correspond pas exactement au cliché de l’artiste désorganisé. «Être artiste, c’est vraiment dur parce que ça prend énormément de motivation personnelle et de discipline, fait-elle remarquer. Je me suis toujours dit que, si je le faisais, je le ferais au complet. Il faut que tu te demandes ce que tu as de plus que les autres, et si tu réussis à mettre le doigt dessus, il faut que tu travailles dessus, que tu te crées une démarche artistique.»
Pour Sarah, un changement de style entre son premier album, plus country folk, et Mouvement, qui penche davantage vers la pop teintée de soul, fait partie de cette démarche artistique; même si, en fait, le genre musical qu’elle adopte sur ce second opus se rapproche de ce qu’elle a toujours voulu faire. «J’ai rencontré mon producteur de La longue trail, Stéphane Papillon, au concours Jeunes découvertes de Magog, raconte-t-elle. On avait 20 minutes pour monter nos tounes avec le band de la place, qui a créé des arrangements country pour mes chansons, qui étaient plus pop à la base. Mais Papillon m’a demandé: “Est-ce que ça te tente de faire un album de folk?” et à ce stade d’une carrière, quand un producteur te dit: “Est-ce que ça te tente de faire un album…”, peu importe la suite, la réponse est oui!»
Mais de son propre aveu, Sarah est une fille de pop. «J’ai aussi pris conscience que j’avais une voix qui a beaucoup de soul, un genre que j’ai beaucoup écouté, ajoute-t-elle. C’est mon instrument principal, ma voix; donc c’est vraiment ça que j’ai travaillé. Et j’ai intérêt à miser là-dessus parce que je sais que c’est ma particularité. J’avais le goût de chanter, d’assumer mon côté pop, mon côté Adele.»
Et son côté joyeux, aussi, qu’on devine dès qu’on croise le regard frondeur et le sourire franc de la blonde chanteuse. «Le premier album est vraiment plus doux, et j’avais envie de quelque chose de plus entraînant, qui célébrerait plus la vie. Durant toute la tournée avec Yann Perreau, j’ai joué mes pièces du premier album, et j’étais tannée! s’esclaffe-t-elle. Ce n’est pas que je ne les aime pas, mais quand ça fait cinq ans que tu joues des chansons tristes et que toi ça va bien dans ta vie, c’est fatigant! Je suis de nature vraiment dynamique, enthousiaste, mais mon premier contact avec les gens, c’était: “Bon, bien, je vais vous chanter une toune triste!”»
«Si j’arrive à être assez une belle personne pour que les gens aient envie de m’écouter chanter et parler pendant une heure et demie, je vais avoir gagné mon pari. Sur scène aussi, l’honnêteté est importante.» – Sarah Bourdon, à propos de sa façon d’entrer en contact avec le public pendant ses spectacles
Et selon les dires de Sarah, c’est dans les rires que s’est bâti ce second album, réalisé par Guillaume Chartrain, qui co-signe les arrangements avec elle, Gabriel Gratton, François Richard et Marc-André Larocque. «J’aime choisir les gens avec qui je travaille, c’est beaucoup une question de feeling – mais c’est rare que je n’aime pas quelqu’un! – et je suis une fille à gars, admet-elle. On a enregistré live, donc tout le monde était là en même temps, tout se construisait sur place, et on a beaucoup ri!»
Le résultat: des chansons d’amour, d’autres qui soulignent avec un sourire certains travers… «La vie, quoi! résume Sarah. Je trouve important d’être honnête dans ce que je fais, et je trouve que ce disque l’est. Des fois, c’est beau, et des fois, ça ne l’est pas. C’est important d’assumer ce qu’on ressent quand on chante, quand on joue devant du monde. C’est ce que j’ai fait, du mieux que je pouvais, avec mon cœur et dans la joie.»
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Sarah Bourdon
Mouvement
En magasin dès mardi
Lancement au Petit Olympia
Mercredi à 20h