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Safia Nolin, hors des sentiers battus

Photo: collaboration spéciale

Bien que Limoilou, lancé récemment, soit son tout premier album, vous avez fort probablement déjà entendu le nom de Safia Nolin – et retenez-le bien, car la jeune femme au parcours atypique, qui sera en spectacle samedi au Festival MRCY, n’a certes pas fini de faire parler d’elle.

«J’ai lâché l’école à 15 ans, j’ai appris à jouer de la guitare sur l’internet, j’ai commencé à faire des covers, j’ai arrêté de jouer de la guit’, puis j’ai recommencé, j’ai essayé d’écrire une toune… et ç’a comme marché.» En une phrase, Safia Nolin résume son parcours d’autodidacte qui, sans formation particulière, est quand même parvenue à réaliser ses ambitions. «Quand j’étais jeune, je rêvais d’être Céline Dion, se souvient-elle. J’écoutais plein de bands à l’époque où j’étais au secondaire, je regardais les gens qui participaient à Secondaire en spectacle et je me disais “Ah! moi aussi, je veux faire ça!” En lâchant l’école, j’ai donc décidé d’aller vers la musique, parce que c’est ça qui m’avait toujours attirée.»

Celle dont les fans de Koriass ont pu entendre la voix sur la chanson Américain a fait un bref passage à l’École de la chanson de Granby, qui lui a surtout permis de trouver sa propre voie. «Ça m’a fait comprendre ce que je ne voulais pas, et par quel chemin je voulais passer, de quelle façon je souhaitais faire les choses, explique-t-elle. Je n’ai pas fini mon année à l’école parce que je n’aimais pas ça. Je ne suis pas faite pour aller à l’école, moi, dans la vie! J’ai décidé d’aller à Montréal à la place, parce que ma philosophie, c’est que la musique, ça s’apprend sur le tas. En tout cas, je pense que c’est ce qui me va le mieux comme éducation.» Un choix qui n’aura pas été facile tous les jours: «Quand j’ai commencé à faire des shows avec d’autres musiciens, j’ai eu un peu de misère parce que je n’ai pas vraiment de base; je ne sais pas, par exemple, c’est quoi la tonalité de mes tounes – il y a plein d’affaires vraiment importantes que je ne suis pas capable de dire avec les mots techniques exacts… Mais en même temps, je pense qu’il y a une bonne partie de la musique qui se fait au feeling – pour tout le monde! –, et tout a fini par bien aller.»

«Philippe Brault me connaît bien, donc on a fait les choix ensemble. Je n’ai pas eu à lui expliquer grand-chose: il a senti ce que je voulais et il l’a mis sur l’album, en ajoutant sa touche personnelle.» – Safia Nolin, à propos du réalisateur de Limoilou

Safia est retournée à Granby en 2012, pour le 44e Festival international de la chanson. Son nom a commencé à circuler après qu’elle a remporté le Prix SOCAN de la chanson primée pour Igloo, qu’on peut d’ailleurs entendre sur Limoilou. Une chanson mélancolique, comme la majorité de celles qui figurent sur l’album, écrites au fil des peines de Safia: «J’écris quand j’ai besoin de laisser sortir le méchant. Tsé, quand ça va bien, je n’ai pas tellement envie d’écrire.» Mais les textes restent plutôt abstraits, une façon, selon la chanteuse, de conserver une certaine pudeur: «Pour moi, c’est super clair, et ça exté­riorise complètement le problème, mais en même temps, je n’en révèle pas trop sur ce dont il s’agit concrètement. Moi, je le sais, et ça me fait du bien.»

Après avoir enregistré l’album hors de la ville, dans un studio à Morin-Heights («j’étais assise en indien dans un divan, sans écouteurs, et c’était exactement ça que je voulais, c’était comme être à la maison avec des gens que j’aime»), la jeune femme retrouve maintenant la scène, qui l’a d’abord fait connaître. «Les concerts, ça va toujours me faire triper, se réjouit-elle. Avant, tu vis tellement un gros stress, et puis tu montes sur scène, et c’est tellement l’fun! Ce n’est jamais plate parce que c’est toujours un défi.»

Safia Nolin au Festival MRCY
À l’Espace Montmorency (Laval) sur la scène des Prairies
Samedi à 14h50

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