Soutenez

Le nouvel écrin de la Barnes Foundation

Photo: 2012 The Barnes Foundation

Jamais une collection privée d’œuvres d’art n’aura suscité autant d’intérêt. Le déménagement et l’ouverture officielle, le 26 mai dernier, de la Barnes Foundation en plein cœur de Philadelphie étaient les événements de l’année pour les amateurs d’art. Métro a eu la chance de découvrir par hasard, une semaine avant l’ouverture, le nouvel écrin de la Barnes Foundation.

Entrer à la Barnes Foundation, c’est oublier ce qu’on connaît de la visite des grands musées de Paris, de New York, d’Amsterdam, de Londres… On aborde d’une tout autre manière la peinture, la sculpture – l’Art.

On avance dans les 23 pièces de la Barnes Foundation avec émerveillement. Chacune d’entre elles regorge de trésors artistiques jusque-là bien gardés. Au total, pas moins de 9 000 objets sont réunis dans une galerie de 150 M$US sur la Benjamin Franklin Parkway, à deux pas du Philadelphia Museum of Art.

La Barnes Foundation peut se vanter de posséder «quelques» joyaux de la peinture impressionniste et postimpressionniste, entre autres 181 Renoir, 69 Cézanne, 59 Matisse, 46 Picasso, 21 Soutine, 18 Rousseau, 16 Modigliani et 7 Van Gogh. Elle possède aussi une section d’art africain et d’objets décoratifs.

Afin de respecter le plus possible la volonté de l’excentrique pharmacien Albert C. Barnes (1872-1951), chaque salle est la réplique exacte de ce qui existait à la villa Merion, en banlieue de Philadelphie, où la collection était installée depuis 1925. À la différence près que les nouveaux bâtiments sont huit fois plus grands.

Même l’agencement des œuvres respecte la disposition d’origine. Il peut sembler quelque peu désordonné, mais Albert Barnes avait une vision très personnelle de l’art : il présentait ses œuvres par ensemble composé en fonction des couleurs, de l’espace et de la lumière, et non chronologiquement ou par nationalité.

Les œuvres sont parfois accrochées en croix, parfois en une simple superposition de tableaux qui n’ont aucun lien entre eux. Un pan de mur peut parfois regrouper plus de 15 toiles pour le plus grand plaisir de nos yeux fascinés par autant de chefs-d’œuvre de grands maîtres jamais montrés au grand public. On frôle l’euphorie…

Dans la douleur
Pourtant, ce déménagement ne s’est pas fait sans douleur. En effet, le testament contraignait le légataire, une université noire de la région, à ne rien bouger dans la villa.

Malgré les richesses de la collection, la fondation fait face à des problèmes financiers importants. Et il a fallu plus de 10 ans de polémiques – les défenseurs de Barnes criaient à la trahison du testament –, de procédures judiciaires et de querelles politiques pour que la collection, estimée à plus de 25 G$US après le décès de Barnes en 1951, puisse quitter la villa Merion. Pour le plus grand plaisir des amateurs d’art!

Les œuvres qu’il faut voir

  • Joseph-Étienne Roulin de Vincent Van Gogh : un des portraits de la famille Roulin réalisés par Vincent Van Gogh à Arles entre 1888 et 1890.
  • Les joueurs de cartes de Paul Cézanne : une des cinq toiles que Paul Cézanne a exécutées sur ce thème.
  • La danse d’Henri Matisse : en 1931, à la demande d’Albert Barnes, Matisse entreprend un monumental panneau devant être accroché dans la grande salle.

***

Albert C. Barnes : artiste dans l’âme
Le pharmacien Albert C. Barnes (1872-1951) est issu du milieu ouvrier. À 35 ans, il fait fortune grâce à un antiseptique efficace pour le traitement précoce de la blennorragie. Coup de génie de sa part, il vend sa compagnie pharmaceutique juste avant le crash boursier
de 1929 pour se consacrer à l’art et à des activités éducatives.

Articles récents du même sujet

Mon
Métro

Découvrez nos infolettres !

Le meilleur moyen de rester brancher sur les nouvelles de Montréal et votre quartier.