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Fermeture de l’Excentris: onde de choc dans le milieu culturel

Le cinéma Excentris ferme ses portes temporairement. Il a 30 jours pour prendre une entente avec ses créanciers. Photo: Isabelle Bergeron/TC Media

C’est une véritable onde de choc qui secoue le milieu culturel québécois avec l’annonce de la fermeture temporaire du Cinéma Excentris, l’un des derniers diffuseurs de cinéma indépendant au Québec.

Par voie de communiqué, mardi, le Cinéma parallèle, gestionnaire du Cinéma excentris, attribue ses difficultés financières en partie à la plus grande concentration des distributeurs de films canadiens. Selon eux, la salle n’aurait eu besoin que de quatre films porteurs supplémentaires, cette année, pour maintenir ses activités, comme ce fut le cas en 2013 et 2014. Plusieurs œuvres plus grand public lui auraient été refusées ou proposées plusieurs semaines après leur sortie.

Une perte pour les artisans d’ici
Le réalisateur François Delisle, qui y avait débuté une rétrospective de ses films, lundi soir, qualifie de «coup dur» l’arrêt des activités.

«On se sent tous concernés et consternés. Il faut que je trouve une nouvelle salle pour continuer ma rétrospective, mais en dehors de ça, la situation doit être grave pour que le Cinéma Excentris décide d’interrompre ses activités en milieu de semaine comme cela», avance M. Delisle.

Pour lui, si l’institution culturelle ferme définitivement ses portes, les conséquences seront énormes pour l’offre cinématographique québécoise.

«C’est la porte d’entrée pour le cinéma d’auteur étranger dans la province. C’est aussi devenu un carrefour pour le cinéma indépendant québécois. Pour ma boîte de production, l’Excentris faisait toujours partie de l’équation pour la mise en marché», déplore le réalisateur.

Le directeur général des cinémas Beaubien et du Parc, Marco Fortin est consterné.

«C’est une très mauvaise nouvelle pour les cinéphiles montréalais et québécois», souligne M. Fortin. Ce dernier indique que dans le cas des cinémas Beaubien et du Parc, il y a plutôt une augmentation de la clientèle.

Pour les producteurs québécois, c’est un diffuseur majeur qui suspend ses activités.

«On se désole de cette fermeture, car c’est un cinéma qui mettait toujours à l’avant le cinéma québécois», commente Véronique Lussier de l’Association québécoise de la production médiatique (AQPM).

L’institution culturelle du 3536 boulevard Saint-Laurent autofinance ses opérations de 80 % à 90%, diffusant 150 titres annuellement de cinéma d’auteur de niche, incluant des cinéastes québécois émergents, réalisateurs étrangers peu connus au Québec, œuvres expérimentales et programmation.

Le reste du financement se fait à l’aide du soutien financier de la Ville de Montréal, de l’arrondissement du Plateau-Mont-Royal, du ministère de la Culture et des Communications et la Société de développement des entreprises culturelles (SODEC).

L’institution est contrainte de suspendre temporairement ses activités de diffusion, dès mardi, pour pouvoir faire une offre à ses créanciers. Aucun échéancier n’a été avancé. Le cinéma en ligne est toutefois maintenu, ainsi que les événements corporatifs de novembre et décembre.

Des experts considèrent également que la fermeture temporaire de la salle est une perte pour les cinéphiles québécois. 

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