La renaissance postpandémique d’Aeternam
La formation death metal québécoise Aeternam lancera cet automne un 5e album inspiré de l’histoire de l’Empire byzantin et de la chute de Constantinople. Déjà, un premier extrait de celui-ci est disponible. Métro a rencontré le batteur Antoine Guertin ainsi que le chanteur et guitariste Achraf Loudiy pour en discuter.
Mis sur pied en 2007, le groupe a lancé un premier album en 2010 après avoir «cherché une identité sonore» pendant trois ans. Celle-ci s’est précisée avec le lancement de leur 2e opus en 2012.
«Au début, on jouait un death metal plutôt classique. J’ai voulu insérer des sonorités un peu plus orientales», explique Achraf. Ce dernier est d’origine marocaine et avait reçu cette critique avec un ancien groupe lors d’un concours dans son pays d’origine.
Pour ce 5e album, le batteur Antoine Guertin estime qu’il s’agit de «l’album le plus audacieux, mélodique et épique d’Aeternam». Pourquoi? «On chante en anglais, en norvégien, en turc, en grec et en latin. Depuis les tout débuts, on inclut des éléments orchestraux dans nos albums, mais nous avons toujours été un peu limités par nos connaissances dans ce type d’écriture. Pour cet album-là, nous avons choisi d’engager un compositeur professionnel en lui donnant le mandat de nous aider avec les arrangements de cordes. On les a fait jouer par un musicien professionnel à Hollywood. Nous avons choisi de travailler avec des gens extrêmement qualifiés dans leur domaine pour relever le niveau», répond Antoine.
«Les chansons sont aussi plus complexes en termes de structure, de progression harmonique, en termes mélodiques, poursuit-il. Il y a aussi un effort pour que l’album soit une cohésion de A à Z. Quand tu l’écoutes, il n’y a aucun silence. Ça va jusqu’à la pochette, au artwork. C’est une œuvre en deux parties qu’on peut transformer pour faire un vinyle. C’est un panorama de la prise de Constantinople.»
Une thématique inspirante
Prise de Constantinople, parce que l’album est inspiré de l’histoire de celle-ci. «Nous sommes toujours à la recherche de thématiques inspirantes qui n’ont pas été couvertes dans l’histoire du death metal. Sur notre premier album, on s’inspirait de l’histoire des pharaons égyptiens. Maintenant, nous essayons de raffiner nos sujets en espérant que les gens apprennent des choses en lisant nos paroles. Il y a un genre de 1000 ans d’histoire dont on ne nous a jamais parlé à l’école, et la principale chose qui est arrivée pendant cette période, c’est l’Empire byzantin et la chute de Constantinople», explique Antoine.
«Beaucoup de gens nous disent qu’ils apprennent des trucs à travers nos paroles», ajoute Achraf.
Tournée à l’automne
Le nouvel album sera officiellement lancé le 2 septembre prochain. Quelques semaines plus tard, le groupe aura l’occasion de le défendre devant des foules qu’ils n’ont pas revues depuis le lancement de leur 4e album en mars 2020, la tournée prévue à la suite du lancement de celui-ci ayant été annulée en raison de la pandémie.
«L’album est sorti une semaine avant le confinement total. Nous avons dû annuler une tournée américaine, ce qui nous a fait mal financièrement, mais aussi au niveau de la motivation. Heureusement, juste avant la pandémie, nous avions participé au 70 000 Tons of Metal, qui est une croisière dans les Caraïbes avec une soixantaine de bands de métal sur le même bateau. C’était fou! Et c’était notre dernier concert “normal” avant la semaine dernière», confesse Antoine.
«On est habitués de jouer en première partie, donc de faire des programmes plus courts. Là, on pourra jouer plus que de nouvelles chansons et plaire à tout le monde», expliquent les deux membres du groupe rencontrés par Métro.
Aeternam sera en spectacle au Café Campus le 5 novembre prochain à 20h.